Le Petit Journal - Catalan

Les gens du voyage achètent leurs caravanes

Insolite • En l’espace de quelques jours, Patrick Minet a décidé de quitter sa Lorraine natale pour reprendre « Balan Caravanes » en 2008. Avec ses enfants, il s’est spécialisé dans la vente et réparation de caravanes haut de gamme à la clientèle des gens

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Sous son air bonhomme, Patrick Minet cache un esprit « carré » et surtout beaucoup de calme et de sangfroid.

Une nature posée qui lui permet de travailler depuis 2008 avec une clientèle exclusivem­ent composée de gens du voyage. « J’ai commencé dans la vente de caravanes à Nancy il y a plus de 30 ans. Un dimanche, j’ai su que l’entreprise de Balan était en liquidatio­n, le jeudi on achetait », se souvient le gérant, rejoint dans l’aventure par Justine et Gregory, ses enfants.

Pour se démarquer, il a misé sur Fendt, une marque haut de gamme très prisée des gens du voyage pour sa robustesse et un aménagemen­t intérieur « digne d’un petit loft », assure Justine Minet. Une affaire qui générait en 2015, 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une équipe de deux salariés et trois gérants. Et l’équipe devrait encore s’étoffer : « On recherche en vain un technicien qui s’y connaît en électricit­é et en menuiserie pour travailler sur les caravanes. On demande juste une personne soigneuse car c’est un travail assez délicat », poursuit Patrick Minet pressé d’agrandir ses locaux.

Début 2017, un deuxième atelier de réparation et un espace couvert de stockage de caravanes neuves devraient voir le jour. Avec le temps, ce patron qui aurait pu prendre sa retraite il y a cinq ans déjà a appris à connaître les codes de cette communauté itinérante, ce qui n’exclut pas, parfois, quelques impairs : « On doit en faire, c’est certain, mais ici on les accueille comme n’importe quel autre client. Je crois qu’ils apprécient ».

Avenante, Justine s’est parfois sentie ignorée, « il arrive qu’ils ne me disent pas bonjour ! Mais ce n’est pas grave».

Aujourd’hui, quand le ton monte, la jeune femme sait très vite si ce sont juste des mots, reconnaiss­ant que cela « peut vite dégénérer ». « Il faut s’imposer », estime Patrick Minet avant d’ajouter : « Ce ne sont pas ceux qui campent sur place qui achètent le plus de caravanes, ceux-là viennent plutôt pour du dépannage. En revanche, certains acheteurs viennent de loin quand ils ont un modèle en vue. Alors là, ils négocient au téléphone et lorsqu’ils viennent sur place. Il faut toujours garder une poire pour la soif. »

Ils misent sur du haut de gamme

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