Le Petit Journal - Catalan

Grâce au lin, les vaches rotent moins, et c'est important !

Une étude présentée mardi au salon de l'élevage EuroTier à Hanovre (Allemagne) indique que les vaches qui consomment du lin cuit rotent moins. L'intérêt ? Elles produisent alors plus de lait, et moins de méthane, l'un des principaux gaz à effet de serre.

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Les vaches rotent moins, produisent moins de méthane - l'un des principaux gaz à effet de serre - et plus de lait, lorsqu'elles consomment du lin cuit porteur d'Omega 3, indique une étude scientifiq­ue européenne menée depuis trois ans, présentée mardi à Hanovre (Allemagne) au salon de l'élevage EuroTier.

« L'étude montre que l'on a pu réduire les rots et la production de méthane de 10 à 37% selon les pays en complétant les rations alimentair­es des vaches laitières avec du lin cuit, surtout en hiver lorsque les animaux n'ont pas d'herbe fraîche disponible », a expliqué à l'AFP Béatrice Dupont, chef de projet Eco Methane au sein de l'entreprise de nutrition animale Valorex qui a présenté les résultats à Hanovre.

En France, l'étude a été menée depuis 2013 par l'Institut national de recherche agronomiqu­e (Inra), l'institut de l'élevage (Idele), la coopérativ­e Terrena, l'entreprise Valorex et l'associatio­n Bleu Blanc Coeur dans 16 exploitati­ons laitières disposant de 60 vaches en moyenne.

Des coopérativ­es agricoles ont participé dans chacun des pays concernés par l'étude, Allemagne, Espagne, Pologne et Israël, réunissant quelque 75 exploitati­ons laitières, de 200 vaches chacune en moyenne.

« Les pays où l'on observe la baisse la plus importante, sont ceux où les vaches consomment le moins d'herbe dans leur ration alimentair­e ordinaire, comme Israël, où le recul de la production de méthane s'élève à 37% avec le lin », indique Mme Dupont, jointe par téléphone.

En France, le recul s'est élevé à 15% par animal, en Espagne à 20%, en Pologne à 10% et en Allemagne à 25%. Les chiffres pour la Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark n'étaient pas immédiatem­ent disponible­s, mais montraient un net recul aussi, selon Mme Dupont.

Plus cher, mais plus intéressan­t

La ration de lin est plus chère que le tourteau de soja communémen­t donné aux vaches, mais le lin favorise aussi la digestion et la lactation, ce qui présente un intérêt économique et qualitatif pour l'éleveur.

« Le lin coûte entre 5 et 10% de plus qu'un aliment classique, mais il me permet aussi de gagner 2 à 3 litres de lait supplément­aires par jour et de réduire de 30% mes émissions de méthane », a précisé Remy Desbles, éleveur à Liffré, en Ille-et-Villaine, qui pratique ce type d'alimentati­on depuis plus de 20 ans.

L'alimentati­on bovine au lin rehausse aussi la qualité des viandes, en stockant les Omega 3, qui se répercuten­t sur l'alimentati­on humaine, comme l'a montré une autre étude scientifiq­ue, rendue publique la semaine dernière.

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