François Fillon largement en tête dans les Pyrénées-Orientales
C’est un double coup de tonnerre dans le ciel de la droite française: François Fillon, arrivé en tête, affrontera Alain Juppé dimanche prochain au second tour de la primaire, tandis que l’ancien président Nicolas Sarkozy est éliminé et a annoncé son retrait de la vie politique.
François Fillon arrive en effet largement en tête du premier tour avec 44,1% des voix, devant Alain Juppé (28,6%) et Nicolas Sarkozy (20,6%), selon les chiffres fournis ce lundi matin à 7h45 par l’entité organisatrice du scrutin, portant sur 3,98 millions de votants et 9532 bureaux de vote.
Loin derrière suivent Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6%), Bruno Le Maire (2,4%) Jean-Frédéric Poisson (1,5%) et Jean-François Copé (0,3%).
François Fillon réalise donc la première sensation de cette primaire. L’ancien Premier ministre, longtemps placé en quatrième position dans la plupart des enquêtes d’opinion, prend une éclatante revanche sur Nicolas Sarkozy qui l’avait ravalé au rang de «collaborateur » après l’avoir nommé à Mati- gnon en 2007.
L’ancien président, battu d’une courte tête par François Hollande en 2012, sorti de sa retraite en 2014, subit l’une des plus retentissantes défaites de sa carrière: éliminé dès le premier tour d’un scrutin organisé par son propre parti, dont il avait reconquis la présidence en 2014.
«J’ai beaucoup d’estime pour Alain Juppé, mais les choix politiques de François Fillon sont plus proches (...). Je voterai François Fillon», a annoncé M. Sarkozy dans une déclaration sobre et digne depuis son QG. L’ancien président a également demandé à ses électeurs de «ne jamais emprunter la voie des extrêmes» pour la présidentielle 2017, ciblant le Front national, et a annoncé à mots couverts son retrait de la vie politique: «il est temps pour moi maintenant d’aborder une vie avec moins de passions publiques et plus de passions privées».
Alain Juppé, longtemps donné largement en tête par tous les instituts, se qualifie finalement en distançant Nicolas Sarkozy de moins de 20.000 voix, selon les chiffres provisoires. «C’est dur, un se- cond tour contre Fillon, on est challenger », estimait dimanche soir un soutien du maire de Bordeaux. « Il va falloir que Juppé remobilise. Ce qui mobilisait c’était le repoussoir Sarkozy», jugeait un autre.
Très largement distancé, Bruno Le Maire a immédiatement annoncé son soutien à François Fillon. Nathalie Kosciusko-Morizet a au contraire apporté son soutien à Alain Juppé.
En attendant, la première primaire ouverte de l’histoire de la droite française est d’ores et déjà un succès de participation. De 3,9 à 4,3 millions de personnes auraient pris part à la consultation. En 2011, le premier tour de la primaire socialiste avait réuni, en 2011, 2,66 millions de participants.
Selon le même institut, 63% des votants sont des sympathisants de la droite et du centre, contre 15% de sympathisants de gauche, 14% affirmant n’avoir aucune sympathie particulière et 8% de sympathisants du Front national.