Hollande, grand perdant
La première surprise, c’est l’ampleur de la participation. La seconde, et elle est très forte, c’est la conséquence du scrutin qui vient déjouer tous les pronostics, même chez les militants.
Les sondages avaient bien mesuré une remontée du "troisième homme", mais le frémissement annoncé s’est transformé en vague balayant tous ses adversaires. Certains se demandent même si le parti ne pourrait pas faire l’économie d’un deuxième tour tant les dés sont jetés en faveur de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
La dynamique enclenchée et le soutien dès hier soir de Nicolas Sarkozy donnent désormais toutes chances à François Fillon de gagner son duel final avec Alain Juppé, direction l’Elysée.
Mais le grand perdant de cette élection c’est bien François Hollande, le chef de l’Etat : quatre millions de Français sont allés aux urnes pour enclencher l’alternance et le priver de celui qu’il croyait être un adversaire à sa portée.
L’élimination de son adversaire préféré obscurcit un peu plus son horizon et rend plus improbable encore sa candidature. Aussi légitime soit son désir de défendre lui-même le bilan de son quinquennat, s’aventurer dans la primaire de gauche lui ferait courir le risque d’ajouter le déshonneur au désaveu. D’autant que ce sans-faute permet à la droite de placer la barre très haut. La gauche va devoir faire mieux. Ou passer son tour.
Car un constats s’impose : les Français veulent qu’on leur dise la vérité. Un message qui pourrait aussi s’imposer à la gauche… Il faut donc saluer la performance de François Fillon (62 ans, Premier ministre pendant cinq ans) qui a réussi à apparaître comme un homme neuf.
En attendant, c’est une page de l’histoire politique du pays qui s’est tournée ce 20 novembre. Car cette résurrection s’accompagne d’une disparition. Nicolas Sarkozy clôt là le chapitre de son action publique.