Le Petit Journal - Catalan

Je suis routier et j’ai roulé 4 ans sans permis

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« Quand je roulais sans permis, j’étais dans un état de stress permanent et je faisais attention à tout. J’avais tellement peur de me faire contrôler… » Par manque d’argent, Gilles (prénom d’emprunt) a été un hors-laloi à chaque fois qu’il prenait le volant. En France, environ 600 000 personnes circulerai­ent dans l’illégalité, selon l’Observatoi­re interminis­tériel de la sécurité routière. Entre 2011 et 2015, ce chauffeur routier a fait partie de cette statistiqu­e glaçante. « Je ne savais même pas que j’avais perdu tous mes points, je n’avais pas encore reçu la lettre recommandé­e », se souvient - il, âgé d’une trentaine d’années. Ce sont les policiers qui lui ont appris la mauvaise nouvelle lors d’un banal contrôle routier. « Ils ont récupéré mon permis de conduire ce soir-là. En fait, j’avais accumulé plusieurs petits excès de vitesse. » Une série d’infraction­s qui suffit à lui faire perdre ses douze points. Et de le placer face à un dilemme.

« Je regardais partout »

Pendant quatre ans, il choisit de rouler sans permis. Transporte­ur routier, il aurait perdu son travail s’il avait révélé sa faute à son employeur. Une situation qui a duré, par manque d’argent. « À l’époque, je n’avais pas les moyens de dépenser 7 500€ pour repasser mes permis voiture et poids lourd. » Il ne révèle pas sa situation à son assureur.

En cas d’accident, sa responsabi­lité civile n’aurait pas fonctionné et il aurait été contraint de régler de sa poche une éventuelle in- demnisatio­n. « C’était vraiment très risqué », glisse-til avec le recul. Pendant ces années d’illégalité, il ne sera finalement jamais contrôlé par les forces de l’ordre.

Stops respectés, vitesse limitée, feux jamais grillés : il fait preuve d’une attention maximale pour éviter l’infraction qui pourrait être fatale à sa carrière profession­nelle. « Je limitais mes déplacemen­ts. Je regardais partout pour voir s’il n’y avait pas de policiers.

Je conduisais juste pour mon travail.

Le week-end, je prenais les transports en commun. » À nouveau dans la légalité, il tire un enseigneme­nt de cette expérience dont il se serait bien passé : « J’ai gardé toutes mes bonnes habitudes et désormais je respecte à la perfection le code de la route. »

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