Une prise en otage des propriétaires
Comme à l’école, il y a les bons et les mauvais élèves ! En cinq ans, la taxe foncière a donc progressé en moyenne de 14,03 % dans le département. L’UNPI dénonce « un matraquage fiscal ».
Soyons précis : 81,14 % d’augmentation à Puyvalor, aux confins de la frontière audoise. C’est la plus forte augmentation de la taxe foncière dans les PyrénéesOrientales sur cinq ans. Le Perthus arrive en deuxième position de ce palmarès peu envié : sa taxe foncière a fait un bond de plus de 58,45 %. Et sur la troisième marche du podium, Osseja en Cerdagne : 42,91 % tout de même…
30 % de hausse dans six communes du département
Si Puyvalor détient la palme de la plus forte hausse et regrette de détenir le maillot jaune, c’est qu’il y a une explication claire : La station de Puyvalador aurait pu fermer ses pistes. Le budget principal 2014 de la commune de Puyvalador-Rieutort accusait un déficit de 463 000€, hors de portée de la centaine d'habitants.
Pour le Perthus, cette commune accuse aussi un déséquilibre chronique dans son budget. L’année dernière, le maire et de son 1er adjoint avaient jetté léponge suite à la parution d'un rapport de la chambre régionale des comptes, sur la situation financière de la commune.
Le Perthus doit rembourser à l'Etat plus d'un million d'euros de TVA, sur l'exploitation des 3 parkings municipaux, alors que la commune ne pensait pas y être assujettie. La chambre régionale des comptes préconisait alors une hausse des impôts locaux de 20% pour redres- ser les finances…
Selon l’enquête de l’UNPI, six communes (sur les 226 que compte le département) crèvent les plafonds avec plus de 30 % d’augmentation, alors que vingt-trois oscillent avec des progressions entre 20 et 30 %. Et on a eu beau chercher : si la majorité des communes est restée en dessous des 20 % d’augmentation, la taxe foncière n’a baissé dans aucune commune du département.
Pour l’UNPI « le bon élève, c’est celui qui s’applique à réduire la taxe foncière. Cette situation n’est plus tenable ; bientôt, plus personne n’aura les moyens de rester propriétaire ».
Le président national de l’UNPI, Jean Perrin, a dénoncé ces « dérives » avec des hausses trois fois supérieures à l’inflation. « Ce matraquage fiscal est une prise en otage des propriétaires ».