Crise sociale à La Poste
Le syndicat SUD POSTE 66 et sa fédération nationale sont favorables à une action unitaire la plus large possible
La crise sociale à La Poste est une réalité qui ne peut aujourd’hui être ignorée.
En effet, La Poste mise en cause après plusieurs cas médiatisés de souffrance au travail, dont malheureusement des suicides, s’est vue contrainte d’ouvrir une concertation sociale portant notamment sur les conditions de travail des agents affectés au Courrier (distribution, tri, traitement,..). Deux dates de négociations nationales (21 novembre et 14 décembre) ont été prévues par La Poste.
Lors de la séance de négociation du 21 novembre un accord a été proposé uniquement à la branche Courrier, La Poste refusant d’étendre le périmètre de la concertation à l’ensemble des métiers du groupe (Réseau, Centre financier, …).
Le projet d’accord présenté ne dit pas un mot de ce que vivent réellement les postiers et les postières et de leur mal-être au travail, souffrances pourtant constatées par un collège d’experts indépendants au travers de nombreuses expertises effectuées au Courrier et au Réseau.
Le projet d’accord présenté ne dit pas un mot non plus sur le manque d’emploi et les sous effectifs criant dans tous les services, conséquences directe de la politique catastrophique menée dans les entreprises publiques basée essentiellement sur la réduction des coûts de fonctionnement.
Pourtant, La Poste est l’entreprise qui bénéficie le plus de la manne financière du CICE, soit près d’un milliard d’euros ces trois dernières années alors que dans le même temps elle supprimait 7500 emplois en 2015 !
La question de l’emploi est essentielle et doit être priorisée dans une négociation efficace et de haut niveau pour endiguer la dégradation des conditions de travail de tous les postiers et les postières.
Force est de constater que ce n’est pas le souhait actuel de La Poste, se contentant de lancer des pseudos négociations.
Le dialogue social est totalement absent.
C’est pourquoi le syndicat SUD POSTE 66 et sa fédération nationale sont favorables à une action unitaire la plus large possible. Pour SUD la négociation à froid n’est pas une option viable. Nous pensons que l’élément déterminant, celui qui fera pencher la balance et qui obligera La Poste à faire plus que de la simple communication reste les postiers et les postières. POSTE 66 2 Pour contraindre La Poste à ne plus embaucher à la petite semaine mais bien à combler les vacances d’emplois, à anticiper les départs, à deprécariser les CDD et les intérimaires, le rapport de force est nécessaire.
Pour arrêter la machine des restructurations/réorganisations, gagner des conditions de travail dignes, mettre fin au management coercitifs, négocier de réels aménagements de travail qui prennent en compte non seulement les attendus de La Poste mais surtout les
vies individuelles des postiers et postières, la mobilisation est nécessaire.
Au vu de l’accord minimaliste proposé par La Poste, nous considérons que cette
mobilisation unitaire doit peser sur les négociations prévues le 14 décembre prochain. La date retenue par notre fédération nationale en accord avec les syndicats CGT et UNSA est le jeudi 08 décembre 2016.
La plateforme revendicative sans être définitive à l’heure actuelle pourrait être la suivante : · l’arrêt des réorganisations · la mise en place de moyens et d’aide supplémentaire systématique en
favorisant l’embauche de CDI pour la montée en charge dans chaque
établissement en raison du trafic ou de l’accroissement de la population · Volant de remplacement à 25 % · Prise en compte d’un temps de pause dans la rémunération et dans toutes les organisations de travail · Le paiement de toutes les heures supplémentaires constatées
· Reconnaissance du lien social dans les activités du facteur
· Reconnaissance du travail réel et abandon de toutes de toutes
prescriptions et normes et cadences de travail au travers de logiciels et
outils de dimensionnement de la charge.
· L’aménagement du temps de travail sous forme de cycle avec fixation
des jours de repos dans les accords locaux.
· Abandon de la sécabilité (partageabilité mise en place pour remplacer les
agents absents)