Le Petit Journal - Catalan

La fusée Emmanuel Macron sur orbite

Gauche • L’ancien ministre de l’Économie, qui ne participe pas à la primaire, fait la course en tête à gauche, pour la présidenti­elle. Il cherchera à creuser l’écart avec un Valls qui se décrit comme « challenger ».

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Vivement pris à partie lors de son meeting d’Audincourt (Doubs) par une femme qui réclamait que la gauche «cesse de jouer comme des gamins dans une cour de récré» et que la primaire rassemble tout le monde – «C’est à vous de convaincre Macron et Mélenchon» – Manuel Valls a lancé un nouvel appel à son ancien ministre de l’Économie sur BFMTV. « Viens participer à la primaire ! » a-t-il lancé. Et d’ajouter, pour « ceux qui trouvent Emmanuel Macron sympathiqu­e, ceux qui trouvent qu’il a du talent, des propositio­ns intéressan­tes : venez vous aussi voter à la primaire ».

« Non aux chicayas »

Peine perdue ! Une fois de plus, Emmanuel Macron a refusé tout net, sur Public Sénat, de se « perdre dans les chicayas de la primaire ».

L’ex-ministre est en position de force après une démonstrat­ion de force au palais des Exposition­s de Paris où l’attendaien­t 12 000 partisans lors d’un grand meeting de campagne.

Pour lui, les voyants sont au vert : ses troupes gonflent de jour en jour et il est à la hausse dans les sondages. Au lendemain du 16 novembre, quand il a annoncé sa candidatur­e à la présidenti­elle, Manuel Valls l’a traité de « traître ». Trois semaines plus tard, il gagne neuf points chez les sympathisa­nts de gauche, dans la dernière enquête d’Elabe pour Les Échos et Radio Classique. Sa cote de popularité auprès de l’ensemble des Français est de 39 %, à égalité avec François Fillon, lui aussi en forte hausse après avoir remporté la primaire de la droite.

Valls « challenger »

En intentions de vote, Macron est passé devant Mélenchon et devant Valls. Celui-ci a concédé qu’il était « le challenger »… Avec son meeting Macron a creusé l’écart et pris un avantage décisif. Assommer Valls, en quelque sorte. Au meeting de la Belle Alliance, le Parti socialiste visait également 10 000 personnes et ils ne furent finalement que 2 500. Il est vrai qu’aucun candidat à la primaire n’était présent. Macron, lui, a du louer une deuxième salle de 2000 places avec écran géant pour faire face à l’affluence an- noncée.

Son succès n’est pas pour déplaire à certains hollandais qui n’ont pas digéré la stratégie d’empêchemen­t que Manuel Valls a mise en oeuvre pour contraindr­e François Hollande au renoncemen­t. Jean-Pierre Mignard, un intime du chef de l’État, a déjà averti : il aidera l’ancien ministre de l’Économie. En privé, Ségolène Royal se montre également très favorable à Emmanuel Macron… Et pour être bien sûr de faire « payer » Valls, d’autres hollandais, comme Julien Dray, ont poussé Vincent Peillon.

Macron en lévitation face à Valls empêtré dans les désunions et les rancoeurs de son camp, telle est l’image du PS aujourd’hui. À Audincourt, Valls avait parlé devant 300 personnes. Parviendra-t-il à mobiliser les troupes socialiste­s (s’il y en a encore) pour apparaître comme un candidat irréfutabl­e ? C’est l’enjeu des prochaines semaines.

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