Fillon : «la volonté d’agir »
• François Fillon annonce, s’il est élu Président, un gouvernement « surprenant ». Il organisera dès septembre 2017 un référendum pour réduire le nombre de députés.
Ce qui a distingué François Fillon des autres candidats c’est son projet de redressement national : « La France compte 6 millions de chômeurs, son endettement se monte à 100 % du PIB, les classes moyennes décrochent et les quartiers sont en ébullition. Ce n’est plus le moment de faire appel à des solutions très anciennes et très étatiques.»
Il a su faire la différence face à Alain Juppé, englué dans des arrangements électoraux, et Nicolas Sarkozy qui ne faisait que proposer un retour à 2007 .
Son expérience dans ce type de joutes électorales a été primordiale. On oublie qu’il a été l’artisan de la victoire de Jacques Chirac face à Balladur. La «pomme» serait même son idée.
Le terrain, voici sa marque de fabrique : «Voici trois ans, alors que j’allais à la rencontre des Français pour être à leur écoute, Sarkozy donnait des conférences au Proche-Orient et Juppé s’occupait de sa mairie de Bordeaux. »
Aller vite…
Pour lui, la préoccupation principale des Français reste l’emploi : « Ma première année de mandat sera entièrement consacrée à l’emploi et à la sécurité, avec des réformes immédiates, dès le mois de juillet : assouplissement du marché du travail, refonte de la fiscalité du capital, afin de relancer l’investissement, création d’une grande filière de l’enseignement professionnel, par l’unification des lycées professionnels et des CFA, avec leur passage sous le contrôle des régions. L’argent dépensé pour les emplois aidés sera consacré à cette réforme. »
Alors qu’aujourd’hui, la primaire de la Gauche s’enlise dans des réformes de constitution, François Fillon n’est pas du tout de cet avis : « Nous avons une bonne Constitution. Mais je convoquerai en septembre un référendum sur deux questions : l’inscription dans la Constitution de l’égalité des régimes sociaux, et la réduction du nombre de députés.»
Pas question, non plus de transiger autour d’une hypothétique union nationale face au FN : « J’ai un programme cohérent pour redresser le pays. Je ne l’affadirai pas en négociant de façon politicienne. Mon ouverture, je la ferai auprès de la société civile, avec la constitution d’un gouvernement innovant et resserré, comprenant des personnalités reconnues pour leur compétence. Mon gouvernement sera surprenant par sa composition ! »
Un programme impopu- laire pour plusieurs syndicats qui font déjà campagne contre lui. Pas de quoi effrayer le candidat de la Droite et du Centre : « Les Français sont loin d’être majoritairement favorables à la CGT et à la FSU, qui ne doivent pas représenter, sur le plan idéologique, plus de 5 % de la population ! Contrairement à ce que j’entends, la France était loin d’être bloquée, au printemps dernier, et les manifestants n’étaient pas si nombreux, contre la loi el-Khomri. En 2003, j’ai réalisé une réforme des retraites alignant la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle du privé et il y a eu beaucoup plus de monde dans la rue ! Aujourd’hui, plus personne ne conteste cette réforme, ni l’allongement de la durée de cotisation réalisée en 2010, malgré, là encore, des manifestations massives. Lorsque l’intérêt général est en cause, il faut tenir la barre et miser sur le bon sens des Français. »
Autre critiques faite à l’encontre de l’ancien Premier Ministre : qu’est-ce qui vous a empêché de mettre en oeuvre les solutions que vous préconisez aujourd’hui ?
La réponse est claire : « Le programme sur lequel nous avons été élus en 2007 ! Il ne prévoyait ni la fin des 35 heures, ni la réforme de la fiscalité du capital. Avec le recul, nos engagements d’alors – que nous avons globalement tenus – étaient insuffisants pour moderniser le pays en profondeur.
Pour ce qui est de la politique internationale, le candidat Fillon ne crois pas à un nouveau traité pour relancer l’Europe : « Il faut s’appuyer sur la zone euro qui compte 19 membres et pas 28. Je propose de mettre en place, pour ces dix-neuf, un gouvernement économique composé des chefs d’État avec, comme objectif, une harmonisation fiscale en cinq ans pour les entreprises et en dix ans pour les ménages. Ensuite, je propose trois coopérations à la carte, sur la sécurité des frontières, la défense et le numérique. Avancer dans ces trois domaines, c’est renforcer l’Europe face à la menace du totalitarisme islamique mais aussi face à la main-mise économique américaine, demain chinoise. »
“Mon projet, c’est une transformation économique et sociale au service de notre redressement national.