Suspense sur l’assurance chômage
Les candidats à la primaire de la droite ont rivalisé de propositions de réforme de l’assurance chômage… mais une première réforme est déjà en attente, depuis un an. Et nul ne sait si elle trouvera une conclusion avant la présidentielle.
Négociations ratées en juin
Les partenaires sociaux, qui gèrent l’Unedic et les règles d’indemnisation du chômage (qui perçoit combien pendant combien de temps) avaient entamé une négociation en février. Objectif : faire des économies pour résorber une partie du déficit, de 4,3 milliards d’euros cette année. Mais les négociateurs s’étaient quittés sur un constat d’échec, en juin. En cause, le refus du patronat d’accepter une augmentation des cotisations sur les contrats de travail de courte durée, que réclamait l’ensemble des syndicats. Le conflit sur la loi Travail avait également durci les positions des deux côtés.
Depuis , la reprise des négociations est souvent évoquée, par François Hollande encore fin octobre, mais jamais concrétisée. D’où la question, qui a nourrit aussi la primaire de la droite : faut-il laisser l’assurance chômage à la gestion paritaire des syndicats de salariés et de patrons, ou la confier à l’État, comme l’assurance maladie ? Le patronat et la plupart des candidats de droite plaidaient pour une « étatisation » du régime, déjà largement entamée dans les faits.
Ils souhaitaient aussi une réforme drastique des règles. La principale mesure serait une dégressivité des allocations, dont le montant diminuerait au bout de 12 ou 18 mois, et dans des proportions variables selon les candidats. À noter que le gouvernement de Manuel Valls a également envisagé cette dégressivité