Le Petit Journal - Catalan

Fillon, cible mouvante

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Vainqueur hissé sur le pavois de la tribu républicai­ne, François Fillon est passé du statut de candidat choisi à celui de favori, d’outsider signant une performanc­e remarquée à celui de cible mobile, de toutes parts ajustée.

Tous les moyens sont bons, chaque argument est supposé faire flèche, c’est après tout la règle de ces jeux du cirque politique. François Bayrou qui aurait mille choses à se faire pardonner et bien davantage à négocier, s’interroge à haute voix sur la pertinence du rude programme social bâti par le Sarthois. Sous le motif du doute, le centriste distille le venin de la division, associant à son émoi – ce bon apôtre – l’entourage même du candidat. François de Rugy s’inquiète des liens réels unissant le prétendant des Républicai­ns au Kremlin.

Ainsi, François Fillon perd dix points chez les sympathisa­nts de droite pour son changement de pied sur la Sécurité sociale, interprété (à tord) comme un recul. Après avoir déclaré que le petit risque ne serait plus remboursé comme par le passé, et après un débat sémantique sur la notion de rhume, le vainqueur de la primaire de la droite a semblé atténuer la rigueur de la médication… pas si sûr.

A l’offensive, son entourage conteste que la ministre Marisol Touraine ait remis les comptes sur la voie de l’équilibre et préconise un remède drastique.

Mais l’inpression d’une reculade semble ainsi avoir été mal vécu par ceux qui ont assuré un triomphe à l’ancien Premier ministre comme s’ils le préjugeaie­nt de renoncemen­ts futurs.

Que doit-on attendre des groupes de travail mis en place pour reconfigur­er le programme du candidat à la présidenti­elle, compte tenu d’un accord électoral qui n’a plus rien à voir avec ceux de la primaire. Certes, il ne s’agira plus dans les prochains mois de parler au noyau dur de la droite conservatr­ice, mais à la France entière. Néanmoins, est-ce le noyau dur de la Droite qui a permis à François Fillon de l’emporter face aux ténors du parti qu’étaient Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Face à tout cela, François Fillon se tait, laisse faire ses lieutenant­s. Bien faire et laisser braire… le candidat poursuit son chemin à la rencontre des Français.

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