L’emploi est la clé de la réinsertion
Les chiffres sont implacables. Lorsqu’un détenu sort de prison sans aucun accompagnement, il a 60 % de chance de récidiver. Lorsqu’il bénéficie, de la part d’un juge, d’un aménagement de peine, la probabilité de replonger n’est plus que de 25 %. On entend par l’aménagement de peine la possibilité donnée au détenu, par un juge d’application des peines, d’en purger une partie en dehors d’un établissement pénitentiaire, mais à condition de respecter des obligations comme celle de travailler.
Presque une fois sur deux, cet aménagement se concrétise par un placement sous surveillance électronique. C’est le Spip (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) qui est chargé du suivi du détenu dans ce cadre. « On a besoin d’outil comme le Grep qui connaît bien notre public. L’emploi est un angle d’approche extrêmement important. A partir du travail et d’un statut so- cial, une personne va pouvoir se reconstruire.
Eviter la sortie brutale du détenu, sans aménagement de peine ou de projet de réinsertion, est devenu un objectif prioritaire pour l’administration pénitentiaire », insiste Agnès Rauber, directrice du Spip de Lyon. « S’engager dans cette voie est avant tout une question d’humanisme, de hauteur de vue », ajoute Yves Romeas, ex-président du Grep, « les entreprises partagent l’idée qu’il faut donner une seconde chance aux personnes qu’elles accueillent. Car si ces personnes retrouvent du sens à leur vie grâce à la formation professionnelle et au travail, le risque de récidive diminue. Et c’est bien là l’intérêt de la société ».
Illustration dans les chiffres : pour les personnes suivies par le Grep, le taux de récidive n’est plus que de 7%.