Le Petit Journal - Catalan

La méthode Valls : un réformisme autoritair­e

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Manuel Valls a fait ses armes en tant que « droitier » du PS, prônant davantage de libéralism­e en économie et une ligne de fermeté sur la sécurité et la laïcité.

Place Beauvau (2012-2014) comme à Matignon (depuis 2014), il n’a pas varié de cette ligne.

Ministre de l’Intérieur, le premier flic de France crée les Zones de sécurité prioritair­es (Zsp) et met un coup d’arrêt à la diminution des effectifs dans la police et la gendarmeri­e.

Dans son bras de fer avec Dieudonné ou dans l’affaire Leonarda, Manuel Valls achève de construire son image de fermeté.

Son hyperactiv­ité et sa communicat­ion très maîtrisée lui valent une comparaiso­n avec Nicolas Sarkozy, qui, comme lui a utilisé la place Beauvau comme tremplin.

Deux fois le 49-3

En arrivant à Matignon, Manuel Valls assume l’autorité - « la gauche coup de menton », ironise un proche de Martine Aubry – au risque de la rupture. Devant le Medef, il lance « j’aime l’entreprise », et pousse pour un droit du travail « plus souple mais pas moins protecteur ». Le Premier ministre, faute de majorité, doit assumer par deux fois le 49-3 pour faire adopter la loi Macron sur la croissance, et la loi travail de Myriam El Khomri.

En matière de sécurité, après les attentats du 13 novembre, Manuel Valls durcit sa ligne. Lui qui avait dénoncé un « apartheid social, territoria­l et ethnique » en France après les attaques de janvier contre Charlie Hebdo, privilégie cette fois une réplique plus ferme. Quitte à nouveau à cliver jusqu’au sein de son propre camp, il pousse François Hollande à proposer la déchéance de nationalit­é. Seule mesure que le président de la République déclare publiqueme­nt « regretter ».

Sur la laïcité, Manuel Valls n’a jamais varié de sa ligne stricte. En soutenant même cet été les arrêtés anti-burkini déposés par des élus de droite. Ses choix et son style ont rétréci sa majorité. Les écologiste­s qui n’ont pas voulu rejoindre son équipe en 2014, puis Benoit Hamon, Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron et Christiane Taubira ont quitté le gouverneme­nt

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