Vivre plus longtemps, ça se décide
Mortalité prématurée • La mortalité prématurée, avant 65 ans, par maladies cardiovasculaires est loin d’être homogène
Près d’un décès sur cinq survient avant l’âge de 65 ans
L’allongement de la durée de la vie et le vieillissement de la population ont conduit à une augmentation sensible de l’âge au décès. L’espérance de vie à la naissance est aujourd’hui de 77 ans pour un homme et de 84 ans pour une femme. Les indices de mortalité sont donc de plus en plus le reflet d’une mortalité à un âge avancé. Les indicateurs de mortalité prématurée semblent ainsi particulièrement intéressants pour évaluer les besoins de prévention et pour orienter les politiques de santé publique, en les ciblant sur les décès les plus précoces, c’est-à- dire ceux survenant avant l’âge de 65 ans.
En effet, une partie de la mortalité prématurée peut être considérée comme « évitable », sans connaissance médicale supplémentaire, ni équipement nouveau, grâce à une réduction des compor- tements à risque tels que le tabagisme, l’alcoolisme, les conduites routières dangereuses...
La « mortalité prématurée évitable liée aux pratiques de prévention primaire » rassemble ainsi notamment les causes médicales de décès suivantes : cancers des voies aérodigestives supérieures, de l’oesophage et du poumon, alcoolisme (psychoses alcooliques et cirrhoses), accidents de la circulation, suicides et sida.
Ces dernières années, 4 544 personnes âgées de moins de 65 ans sont décédées en moyenne par an en Languedoc-Roussillon, représentant 18,7 % de l’ensemble des décès. Cette proportion atteint 24,5 % chez les hommes contre 12,5 % chez les femmes.
Les trois principales causes de mortalité prématurée (avant 65 ans) sont les cancers (40,7 %), les morts violentes (17,6 %) et les mala- dies cardio-vasculaires (14,5 %).
On estime en région que 76% des décès prématurés chez les hommes et 52 % chez les femmes sont des décès évitables, par une action sur les facteurs de risques in- dividuels tels que le tabagisme, l’alcoolisme, les conduites routières dangereuses...
Pour les chercheurs, les disparités observées sont liés à des différences d'exposition aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires (tabac, âge, niveau de revenu, hypertension artérielle, diabète, obésité, alcool…) et des différences d’offre de soins, donc de la qualité de prise en charge. La mortalité prématurée par maladies cardiovasculaires est fortement liée au taux d’obésité, au taux de bénéficiaires de la CMUc (traduisant un contexte socio-économique difficile), mais, étonnamment, pas à la consommation de tabac et d’alcool.
Les auteurs observent surtout des disparités régionales, avec une surmortalité prématurée par maladies cardiovasculaires dans les régions Nord-Pas-de-Calais, Haute-Normandie et Picardie, régions qui présentent également une prévalence élevée de l’obésité. A l’inverse, Rhône-Alpes, Ile-deFrance, Pays de la Loire et Midi-Pyrénées, où les taux d’obésité sont les plus faibles, semblent épargnés.
Les tumeurs sont la première cause de décès prématurés suivies par les morts violentes (essentiellement par suicide ou accident de la circulation)