Mieux vaut en rire
Avec le renoncement de François Hollande, la primaire à gauche a pris un nouveau sens. Elle ne devait servir que de chambre d’enregistrement, validant la candidature naturelle du chef de l’État. La voilà transformée en foire d’empoigne et en course-poursuite. Bien mal engagée, stoppée net par la trêve des confiseurs, la compétition ne bénéficie que d’une courte fenêtre de tir pour exister. Suffisant pour éviter la déconfiture qui s’annonce ? Sans doute pas. Dans le contexte de division ambiante et le peu de perspective finale, il s’agira d’abord de faire émerger un candidat crédible et, pour les sept participants, de se placer en vue de ramasser la mise à gauche en bout de course. Même s’il ne s’agit plus que d’un champ de ruines… Peu importe. Le temps va maintenant passer à toute vitesse et il n’y a d’autre solution que d’occuper le terrain. En permanence et partout.
Dernier événement : L’annonce du nom du président du comité de soutien d’Arnaud Montebourg a tourné à la rigolade. Guy Bedos n’était pas au courant. Après avoir refusé, il a accepté pour « ne pas gêner » le candidat, dont il est proche. Un revirement tout à son honneur mais qui sonne comme une bonne blague.
La première d’une longue liste ? La présentation des organigrammes de campagne aux allures d’armée mexicaine l’avait déjà fait pressentir. Tout comme l’ambition affichée des partisans de Manuel Valls de mener une «blitzkrieg»; une «guerre éclair» qui en dit long sur la fraternité qui règne entre tous ces «camarades»…
Et comme le PS et sa Belle Alliance populaire ont voulu tout faire comme la droite – même nombre de candidats admis à concourir et trois débats télévisés entre le 12 et le 19 ! –, les électeurs sympathisants à peine remis des excès de table de fin d’année vont à nouveau risquer l’indigestion, de programmes, d’organigrammes de campagne aussi longs que la campagne est courte
C’est moins à une blitzkrieg qu’à une drôle de guerre que cette campagne-là fait penser pour l’instant.