Coup de coeur sur un florilège de livres
Chronique littéraire de Jacques De Bono -Scotto
Voici un florilège de livres qui méritent notre attention.Ils remplissent donc ma hotte. De “mots en notes”, voilà un ménage culturel qui ne s’ennuie jamais!
Anton Tchekhov, traduit par Nadine Dubourvieux :
“Vivre de mes rêves, lettres d’une vie” (Ed. Robert laffont)
La traductrice a fait là un travail énorme auquel je veux rendre hommage; quelle richesse que ce choix de lettres!
On approche mieux l’homme Tchékov, tout à fait différent de l’auteur de théâtre, ô combien génial.
Ce bel ouvrage est une biographie dont la vérité et l’authenticité nous mettent face à Tchekhov intime, dans ses pérégrinations amoureuses, ses souffrances, ses déboires....car Tchekhov n’a de cesse de courir après le bonheur et cette quête le rend aussi fragile.
Rolande Causse, écrivain : Conversation avec Nathalie Sarraute (Ed.Seuil)
Merci à cet auteur de ne pas nous faire oublier qui fut Nathalie Sarraute, disparue en 1999. Livre au style très doux où les conversationsintimes nous rapprochent de celle que nous aimerions avoir dans notre cercle familial.
Elisabeth Badinter, philosophe, historienne, écrivain : “Le pouvoir au féminin, Marie-Thérèse d’Autriche” (Ed.Flammarion)
Cette femme porte en elle la grâce, l’intelligence, et une grande volonté. Mon oeil admiratif pour son oeuvre l’est aussi pour ses prises de position. Dans cet ouvrage, elle magnifie l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, qui a su règner, éduquer, materner avec son coeur de femme, même Impératrice. Peut-on imaginer une telle femme aujourd’hui ?
Tiffany Tavernier, romancière et scénariste : “Isabelle Eberhardt, un destin dans l’Islam”(Ed.Tallandier)
Lors d’une émission , Edmonde Charles-Roux m’avait permis de découvrir Isabelle Eberhardt. Tiffany Tavernier me plonge à nouveau dans l’histoire de cette aventurière, mi-femme,mi-homme, qui n’avait peur de rien. Belle, intelligente, rebelle, elle fut reporter de guerre, anti-colonialiste. L’Islam l’avait envoutée et elle supportait mal de voir coloniser les pays et les peuples d’Afrique du Nord. Isabelle Eberhardt fut une avant-gardiste. Très belle biographie.
Carmen Boustani, biographe : Andrée Chèdid, l’écriture de l’Amour” (Ed.Flammarion)
Ce livre est un bel hommage à Andrée Chédid, femme discrète et talentueuse que j’aimerais surnommer “la lyre des mots que l’on aime”. C’est une femme blessée d’avoir quitté son orient, mais une femme magique par ses écrits car ses vers ont la saveur des patisseries de là-bas.
Marie-Dominique Lelièvre, écrivain : “Sans oublier d’être heureux” (Ed.Stock)
L’Ecrivain est un joaillier à sa façon.....il possède une mine d’or de mots que MarieDominique Lelièvre a su réunir pour écrire 365 pages d’une biographie de ce magnat de la presse que fut Claude Perdriel. Cet ouvrage est une sorte de coffre à souvenirs tout les personnages qui y sont évoqués réveillent notre mémoire.
Diane Von Furstenberg : “La personne que j’ai voulu être” (Ed.Flammarion)
Lectrices de revues de mode, voilà un livre ô combien vrai et simple pour découvrir une femme qui, partie de rien, a su créer un empire de la mode. L’indépen- dance, l’Amour et la liberté ont permis à Diane Von Furstenberg de mener à bien une vie pleine d’aventure.
Régis Debray, diplomate, écrivain ; “Carnet de route, écrits littéraires” (quarto Gallimard)
Ecrivain à multiples facettes, conseiller à l’Elysée sous François Mitterand, Aventurier du monde qui a connu plus d’un sursaut, a frôlé même le poteau d’exécution. Mais la littérature, en bonne maîtresse, en a fait son amant bienheureux, tel que nous le montre ce gros volume à lire sans retenue.
Frédéric Mittérand, ancien ministre de la culture : “Mes regrets sont des remords”(Ed. R.Lafont)
Je n’ai jamais manqué une seule de ses émissions à la télévision. Sa voix, son ton, ses mots étaient et sont toujours un excellent label. Ce livre me ramène à une émission où il m’avait confié tout ce qu’il n’avait pu réaliser. Et là, Frédéric laisse parler son âme...et ces pages bien écrites renferment beaucoup de sanglots.
Pour cette dernière chronique littéraire de l’année, j’entendais aussi parler d’un livre qui vous fait froid dans le dos, tant l’histoire du Rwanda reste encore dans nos mémoires.
CORNEILLE, auteur-compositeur-interprête : “Là où le soleil disparait, autobiographie”(XO éditions)
En ces périodes tellement troublées là et ailleurs, ce livre de Corneille, si bouleversant, nous encourage à défier le malheur et penser à l’espoir.