Le Petit Journal - Catalan

Inquiétant­e disparitio­n lors du carnaval

Daniela Bourdier et Alain Taberner exposent

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C’est dans un espace chaleureux de 220 m2 que Nicole Dabazach vous invite à découvrir deux artistes de qualité et des artisans d’Art qui mettent en valeur le savoirfair­e des créateurs du Pays Catalan : ébénistes, céramistes, sculpteurs sur bois, bronze, argile, fer, bijoutiers, peintres…et, pour les gourmets, des confitures faites avec les fruits du Roussillon.

Ce mois-ci, deux d’entre eux sont à l’honneur : Daniela Bourdier, plasticien­ne spécialist­e des légendes et mythes mayas qui a toujours été intéressée par la culture précolombi­enne. Un jour, au cours d’un déplacemen­t à Toulouse, elle est tombée en arrêt devant la vitrine d’un antiquaire en voyant une statuette en terre cuite représenta­nt un indien portant un fardeau attaché à son front… Elle l’a achetée sans trop savoir ce que c’était… Quelques années plus tard, elle a découvert qu’il s’agissait d’une sculpture maya. De fil en aiguille elle s’est passionnée pour cette civilisati­on, s’est remise aux études et a obtenue en 1989, à l’université de Pau, une maitrise d’histoire de l’art couplée à une mai- trise d’archéologi­e. Par la suite, elle s’est inspirée d’une ancienne forme de support de méditation indoue et bouddhiste, toujours en usage au Tibet, pour illustrer les mythes et légendes Mayas. Pour peindre, elle utilise des pigments naturels avec de la résine acrylique et trois couleurs ( le jaune, le rouge et le bleu associé à de l’or en tube). Elle reste ainsi fidèle à la tradition maya qui utilisait le rouge cinabre, le jaune oxyde de fer et le bleu indigo qui allait du vert à la turquoise selon le degré de cuisson. Elle s’inspire également de l’iconograph­ie maya qui nous est parvenue à travers l’architectu­re, la sculpture, et les trois codex qui existent encore et sont conservés à Dresde, Madrid et Paris. Ces codex étaient rédigés, en écriture maya, sur une longue bande de papier « amatl » (fabriqué à partir de fibres végétales) et plié en accordéon.

Il est apparu évident à Daniela Bourdier d’associer cette vision du monde maya, à la forme graphique du mandala d’origine indienne et tibétaine. Chaque pièce a été réalisée comme un véri- table mandala, à partir du centre, soit à l’aquarelle, soit sur une toile avec résine acrylique et pigments naturels…. Ces mandalas sont un véritable hommage à la culture maya.

Avec Alain Taberner nous entrons dans un autre monde, un monde de réalités tangibles. Celui de la sculpture dans lequel l’émotionnel a plus d’importance que la raison et l’érudition. Alain Taberner, natif de la région parisienne, est devenu catalan de coeur en s’installant à Perpignan en 1994. Depuis qu’il est en retraite, il se consacre entièremen­t à sa passion. Mi- nutieux, il travaille l’argile avec soin, par modelage, d’après photos et modèles vivants. Pour une reproducti­on précise ou d’après son imaginaire. Il cuit ses oeuvres au four à 1000 ° et les termine par une patine à la cire et pigments, et certaines à la résine. Il présente, entre autres, une sculpture de l’emblématiq­ue Emile Mustacchi, en rugbyman aux couleurs catalanes, d’un réalisme époustoufl­ant.

Les oeuvres de ces deux plasticien­s sont visibles jusqu’au 30 mars à l’Espace 3 ZAK, 19 rue de l’Argenterie à Perpignan.

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Emile Mustacchi, Alain Taberner et sa sculpture
 ??  ?? Alain Taberner, Daniela Bourdier, Emile Mustacchi et Nicole Dabazach
Alain Taberner, Daniela Bourdier, Emile Mustacchi et Nicole Dabazach
 ??  ?? Alain Taberner et Brigitte, son modèle
Alain Taberner et Brigitte, son modèle

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