André Vinas s’est exilé vers la voie lactée
« Quand il est mort le poète, le monde entier pleurait ». C’était sans doute le cas samedi dernier, au cimetière d’Argelès-sur-Mer, pour le monde de la poésie et de la culture dont font partie la famille et les amis d’André Vinas, qui était inhumé au pied des Pyrénées et pas très loin de son cher Canigou.
Né en 1925 à Alès, André Vinas est cet immense écrivain et intellectuel, spécialiste de Paul Valéry, qui n’a cessé de publier depuis 1944 des essais, des romans, des articles dans une multitude de revues et journaux et surtout une importante oeuvre poétique-aux Publications de l’Olivier à Perpignan en particulier- son dernier ouvrage, « Echotidiens », étant paru chez Avant Quart, à Aixen-Provence.
Résidant à Argelès depuis 1945, André Vinas est aussi et surtout le créateur en 2000 du Festival du Livre de la Mer et de la Montagne, qu’il a encore animé en octobre 2016, avec sa valeureuse équipe d’amoureux de la culture catalane, dont André Vinas était le chantre, en défenseur passionné de l’environnement où trônait son impérial Canigou, symbole cher à son coeur de poète et de militant du patrimoine. Il avait aussi permis à l’auteur de ces lignes de présenter en octobre dernier, au Festival, la vie et l’oeuvre du peintre argelésien hyperréaliste Sylvère Godéré, décédé en mai 2016, élève de Salvador Dali et tristement méconnu. Courageux ,solide et volontaire, sorti d’un premier combat contre la maladie, mais vaincu par une seconde attaque, André Vinas s’installe désormais dans nos mémoires en nous disant « Nous ne nous échapperons pas/De ce creuset d’étoiles/Où la parole nous conduit/Sachons seulement écouter/ la voie lactée qui chante/la complainte de notre exil. »
Oui, écoutons-la, cette voie lactée car André Vinas nous y parle.