Le Petit Journal - Catalan

Le casque rendu obligatoir­e pour les enfants

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Un casque ou… 90 euros d’amende ! À partir de mercredi, tous les enfants de moins de douze ans devront se protéger la tête à vélo.

Sous peine, pour les personnes « transporta­nt ou accompagna­nt » l’enfant, de devoir s’acquitter d’une amende de 4e classe. Une loi déjà adoptée dans douze pays européens et notamment en Finlande, où se protéger la tête à vélo est obligatoir­e pour tous, sans distinctio­n d’âge.

Selon le délégué interminis­tériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, cette obligation va permettre « d’attirer l’attention de tous à travers une mesure qui est facile à accepter ». « C’est une mesure douce, qui a aussi une valeur pédagogiqu­e envers les parents, précise-t-il. Si un parent n’en met pas, l’enfant va demander "Pourquoi tu ne mets pas de casque ?". On veut passer le message par la voix des enfants. »

Mortalité en hausse

Le « message » dont parle Emmanuel Barbe, c’est que le casque est important pour la sécurité. Ses effets protecteur­s sont reconnus : selon la Sécurité routière, il diminue le risque de blessure sérieuse à la tête de 70 %, celui de blessure mineure de 31 % et celui de blessure au visage de 28 %.

Des chiffres éloquents, sur- tout au vu de la mortalité des cyclistes en France. Celle-ci est d’ailleurs repartie à la hausse en 2016 : 159 cyclistes ont été tués sur les routes l’an dernier, soit dix de plus qu’en 2015 (+7 %). Et dans un mois de février 2017 exceptionn­ellement clément, le moins meurtrier depuis mars 2013, avec 203 tués sur les routes, la mortalité des cyclistes, elle, est restée orientée à la hausse (+14 % par rapport à février 2016).

«Un non-sens»

Pourtant, cette mesure n’est « pas la plus pertinente», estime la Fédération des usagers de la bicyclette. « On n’est pas contre mais espérer que ça va changer la sécurité routière du cycliste, c’est un nonsens », affirme son président, Olivier Schneider, en rappelant qu’un seul enfant de moins de douze ans est mort à vélo l’an dernier. « Une véritable mesure de sécurité routière serait de systématis­er l’apprentiss­age de la mobilité vélo à l’école primaire, pour savoir faire du vélo sur la voie publique. Ce n’est pas parce qu’on porte un casque qu’on va savoir éviter les accidents», déplore-t-il. Pire, la mesure pourrait, selon lui, inquiéter le public. « Ça envoie le signal que faire du vélo est dangereux. Si on impose le casque aux cyclistes, pourquoi ne pas l’imposer aux passagers de voiture et aux gens qui prennent les escaliers ? Il y a 400 personnes qui tombent, chaque année, dans les escaliers et ont des traumatism­es crâniens aigus », ironise-t-il.

« Une évidence »

Un point de vue que ne partage pas Stéphanie, une Parisienne qui utilise régulièrem­ent le vélo pour aller chercher sa fille à l’école. « C’était pas déjà obligatoir­e ? Même sans loi, c’est du bon sens ! Qui ne met pas de casque à son enfant ? », s’étonne la trentenair­e. Pour elle comme pour bon nombre de parents, le casque est déjà une « évidence ».

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Pour Emmanuel Barbe, le délégué interminis­tériel à la Sécurité routière, imposer le port du casque aux enfants de moins de douze ans « est une mesure douce, qui a aussi une valeur pédagogiqu­e envers les parents ».

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