Le Petit Journal - Catalan

«Il y a un grand manque d’effectif»

Justice • Entretien : la présidente du TGI de Perpignan Chantal Ferreira évoque une situation qui l’oblige à voir la justice différemme­nt

-

Quels sont les grands défis du Tribunal de grande instance ? Quelles en sont les priorités ?

Ma première priorité est de trouver des moyens pour assurer une justice efficace. C’est pourquoi, j’ai pris la décision de suspendre l’audience correction­nelle à juge unique, de suspendre six audiences du juge aux affaires familiales et six audiences du tribunal pour enfants, en espérant rétablir la situation à l’automne.

Il y a un grand manque d’effectif, vacances de postes de magistrats, non remplaceme­nt d’un vice-président, même si la juridictio­n a pu bénéficier de l’apport de deux magistrats placés l’an dernier et l’affectatio­n d’un nouveau juge aux affaires familiales, d’expérience il faut mieux réduire l’activité un peu partout que pénaliser un seul service.

L’idée c’est de tenir bon, d’essayer de voir comment améliorer nos procédés, recourir à la médiation, en attendant des jours meilleurs. Ce sont des mesures pour que la juridictio­n continue de fonctionne­r.

Ce qui est important également c’est le pôle social. Les contentieu­x de la sécurité sociale seront fusionnés dans un pôle unique du tribunal de grande instance. Le traitement de ces litiges sera amélioré, à partir du 1er janvier 2019. Le fait qu’il y ait un espace de centralisa­tion pourrait aider à structurer les choses de plus dans la loi du 18 novembre 2016 « J21 », on était officialis­é les recrutemen­ts de juristes assistants. Donc on va avoir au 1er mars, deux juristes assistants à plein temps.

Quels sont les grands projets de 2017 ?

L’un des projets serait le nouveau palais de justice. Pour l’instant les négociatio­ns sont en cours entre le ministère de la Justice et la ville de Perpignan. Une enveloppe de 55 M€ a été budgétée par l’État, mais sans aucune avancée réel sur le projet immobilier, il faut encore attendre.

Mais quand on sait que l’été les températur­es avoisinent les 35 degrés dans des salles d’audience sans climatisat­ion on comprend mieux quand les gens font des ma- laises et pourquoi les juges sont obligés de suspendre les audiences parce qu’ils sont livides.

Concrèteme­nt c’est comme cela que l’on travail et cela est fatiguant. C’est pour cela que j’ai dis en audience de rentrée qu’au vu des problèmes d’effectif et vu les conditions dans lesquels ont travail, les chiffres sont excellents, les gens sont sérieux, que se soit les fonctionna­ires, les magistrats ou les avocats, mais malheureus­ement ...

Le second est la Maison de justice et du droit qui va voir le jour dans un bâtiment déjà existant face à la mairie du quartier nord, avant la fin de l’année. L’idée c’est d’aller au coeur des quartiers pour rendre une justice différente. Couper avec le palais de justice et sa solennité, aller plus près des personnes qui peuvent être concernées, à la fois pour leur apporter des renseignem­ents d’ordre juridique, des permanence­s d’avocat, de notaire... Ce qui nous intéresse c’est de toucher l’ensemble du départemen­t, pas seulement la ville de Perpignan. Un lieu proche du justiciabl­e.

 ??  ?? Chantal Ferreira, présidente du Tribunal de Grande Instance
Chantal Ferreira, présidente du Tribunal de Grande Instance

Newspapers in French

Newspapers from France