Tragique ritournelle
Les suicidaires, qui ont frappé une 3e fois en quelques semaines le Royaume-Uni, ne visaient personne en particulier, sinon des Londoniens savourant un samedi soir printanier. Ces victimes ressemblent comme deux gouttes d’eau à celles qui ont perdu la vie à Londres déjà, à Manchester, Berlin, Nice ou Paris. On connaît leur objectif infâme : susciter des réactions hostiles, fermer nos sociétés, accentuer la répression, faire monter la haine, pour faire naître des vocations. À ce jour, nos démocraties n’ont pas su casser ce cercle vicieux.
Car l’un des objectifs de Daech est de «bouger» nos démocraties en attisant l’esprit de vengeance et en déstabilisant les pouvoirs en place au profit des forces les plus réactionnaires. Ce combat-là, le radicalisme islamique ne l’a pas encore perdu. Jusqu’à présent, les citoyens européens ont fait preuve d’une solidarité sans faille face à ces épouvantables massacres. Mais l’épreuve deviendrait insupportable si le basculement des actes de guerre sur l’Europe s’accélérait. C’est alors l’opinion qui pourrait basculer à son tour dans une lutte ouverte contre l’ennemi intérieur.
Déroulant son plan, la Première ministre désigne une priorité: bloquer les flux migratoires, verrouiller les accès du Royaume. Il faudra aussi et peut-être surtout travailler à l’unifier. Et se dessiller sur l’échec du communautarisme à l’anglaise, ce paravent trop longtemps dressé derrière lequel le terrorisme s’est déployé. Nous aurons des conversations difficiles et embarrassantes promet la tête de ce gouvernement.
De son côté, Emmanuel Macron a rappelé l’importance de la coopération européenne à la première ministre britannique Theresa May. L’heure n’est pourtant plus au mégotage outremanche. La multiplication des attaques au Royaume-Uni sonne comme un signal d’alarme pour appeler la coalition internationale à porter le coup de grâce à un État islamique certes affaibli mais toujours en vie