Le Petit Journal - Catalan

Pourquoi l’Andorre fait de l’oeil aux profession­nels

Si Monaco est une place forte historique, de plus en plus de pros se sont installés dans la principaut­é catalane

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Au début du XXIe siècle, Lance Armstrong quittait son Texas natal, pour s’installer à Gérone. La plupart des épreuves de haut niveau se déroulant en Europe, l’Américain pouvait aussi -on le sait maintenant- entrer en contact plus facilement avec le docteur Ferrari pour mettre au point ses méthodes de dopage.

Aujourd’hui, des coureurs de toutes nationalit­és affluent toujours sur la Costa Brava, voire plus au Sud, du côté de Valence.

Les conditions météo, le coût de la vie et les transports sont quelques-unes des raisons de cet afflux de cyclistes profession­nels.

Même chose en Toscane, avec Lucques comme épicentre. Ces dernières années, Nice a enregistré une véritable recrudesce­nce, grâce à son arrière-pays très montagneux, épargné par les embouteill­ages et sa douceur de vivre. Monaco, toute proche, attire certaines des stars du peloton: Peter Sagan, Michael Matthews ou encore Chris Froome ont élu domicile sur le Rocher. Àcela plusieurs raisons: en plus d’être proches des Alpes, ils bénéficien­t d’un aéroport internatio­nal à Nice et d’avantages fiscaux non négligeabl­es pour leurs salaires de millionnai­res.

Mais il existe une nouvelle destinatio­n à la mode: Andorre. Cette principaut­é, enclavée au beau milieu des Pyrénées entre la France et l’Espagne, semble s’imposer comme le nouvel Eldorado des cyclistes pros. Tout a commencé en 2006 avec Joaquim Rodriguez. "Les conditions pour l’entraîneme­nt et pour la préparatio­n aux grands Tours sont parfaites, explique "Purito", ancien N.1 mondial et retraité depuis fin 2015. On trouve beaucoup de parcours en montagne. Et c’est très calme et tranquille."

Une position sans équivalent

L’Espagnol Dani Moreno et l’Irlandais Dan Martin (6e du dernier Tour de France) ont succombé aux charmes et à la tranquilli­té de ce micro-État de seulement 468 km2, soit quasiment deux fois moins qu’Arles ! Ils seraient désormais plus de quarante à s’entraîner régulièrem­ent sur ce territoire très montagneux, qui comprend cinq stations de ski et le plus haut col routier des Pyrénées, le Port d’Envalira, culminant à 2409mètres.

Quels atouts ?

Dans ce petit territoire, on trouve une vingtaine de cols. Arcalis, l’un des plus durs, fut escaladé l’an dernier lors du Tour de France (victoire de Tom Dumoulin)… sous un déluge de pluie et de grêle en plein mois de juillet. Lundi, la 3e étape de la Vuelta s’est achevée àAndorre-la-Vieille après avoir franchi deux cols. Nombreux coureurs avaient donc l’impression d’être à lamaison.

Parmi eux, le premier porteur du maillot rouge de leader, l’Australien Rohan Dennis! Il vit en Andorre depuis 2015, où il a pu travailler ses qualités de grimpeur. "Pour devenir un coureur de grands Tours, explique le spécialist­e du contre-la-montre, j’ai besoin de répéter les ascensions. On peut trouver de quoi faire avec l’altitude." David De La Cruz (Quick Step), José Rojas (Movistar), Esteban Chaves et Carlos Verona (Orica-Scott) ou encore Luis Leon Sanchez (Astana) sont les résidants andorrans les plus connus.

Territoire également reconnu pour ses épreuves de VTT, la principaut­é est le repaire de plusieurs pilotes de Moto GP, tels qu’Aleix Espargaro, Maverick Vinales et le champion du monde en titre, Marc Marquez.

Si Andorre offre des paysages à couper le souffle, tous ces sportifs de haut niveau y ont élu résidence pour les conditions fiscales qu’elle offre, semblables à celles de Monaco. À une différence près: le coût de la vie est largement inférieur. Elle n’est plus considérée, depuis fin novembre 2016, comme un paradis fiscal. Pourtant, le taux d’imposition sur les revenus est un des plus faibles en Europe (moins de 10 %), comme la TVA (4,5 %).

Tout cela a ainsi convaincu l’Australien Simon Gerrans (Orica) de quitter récemment Monaco pour Andorre, motivé par "les superficie­s plus grandes des habitation­s et la qualité de l’air" différente du Sud de la France. Seul inconvénie­nt qui vient ternir ce tableau: l’aéroport le plus proche est à Barcelone, distant de 200 kilomètres, soit 2h45 en voiture.

A la fin des année 90, il y avait déjà l’équipe «andorrane» Festina qui profitait des avantages liés au petit État, sans jamais véritablem­ent s’impliquer dans le cyclisme andorran (mis à part quelques coureurs engagés).

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La principaut­é des Pyrénées a reçu la Vuelta . De nombreux coureurs y habitent et se trouvaient en terrain conquis.

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