Un temps de rentrée
Avec une cote de confiance toujours en baisse, Emmanuel Macron n’est plus en position de force pour affronter les nombreux mécontentements. Si l’opposition parlementaire est trop fragmentée et trop légère numériquement pour constituer un danger, le pays réel est, lui, bien plus menaçant pour Jupiter et ses troupes soupçonnées d’amateurisme. Quelle que soit sa version finale, la réforme du Code du travail ne laissera pas les syndicats inertes. S’estimant méprisés, les étudiants sont toujours prêts à descendre dans la rue.
Les couacs à répétition ont largement contribué à cet été politiquement meurtrier. Il y a eu le limogeage délibérément humiliant du patron des armées et tout récemment cette charge inutile contre la « France irréformable». Mais surtout une addition de mécontentements face aux coups de rabots budgétaires intempestifs de Bercy qui réduisent la promesse du «en même temps» à une nouvelle cure d’austérité.
Les Français qui ont pris goût à dégager les dirigeants de la "vieille" politique seraient-ils en train de se retourner contre celui qui a été l'initiateur de ce grand nettoyage ? Il est trop tôt pour le dire.
Ce qui est sûr, c'est que le chef de l'Etat n'est pas au bout de ses peines. Il doit franchir un véritable Cap Horn politico-social, avec la présentation des ordonnances de la réforme du droit du travail.
Mais où est passé le Macron inventif et persuasif de la campagne présidentielle ? tomber le masque jupitérien et revenir à un discours plus terre à terre, pour transformer sa "pensée complexe" en éléments de langage clairs et partagés. Son entourage évoque deux prises de parole mensuelles, à la radio sur les réseaux sociaux. La présentation des ordonnances de la réforme du code du travail sera l’occasion pour lui de redescendre dans l’arène. Il devra se montrer persuasif. Comme s’il était en campagne.
Emmanuel Macron n’a plus le choix, il lui faut passer de la communication à l’action et concrétiser ses premières réformes.