Le littoral garde la côte
En cette saison où les médias multiplient les "baromètres", éditions spéciales et autres analyses "exclusives" du marché de l’immobilier, c’est le baromètre immobilier des notaires, martèle la Chambre départementale des notaires, "les chiffres de l’immobilier les plus fiables qu’on puisse trouver". Des chiffres "réels", issus de la base nationale de données Perval, qui enregistre toutes les mutations dûment constatées par les notaires (et non pas les simples mises en vente). Les 47 notaires des PyrénéesOrientales y contribuent pour dresser un bilan ultraprécis du marché départemental, secteur par secteur.
Et pour les P.-O., pas de doute sur le diagnostic : La fracture entre le littoral et l’intérieur des terres est toujours ouverte, aussi bien dans l’ancien que dans le neuf.
Ainsi, dans le département, les prix médians dans l’ancien est en forte hausse pour les maisons, avec une valeur médiane de 178 000€, un constat qui se vérifie aussi avec les appartements (prix médian de 1680€/m2), même si la hausse est beaucup plus mesurée et fait surtout suite à des années de baisse.
Ainsi les disparités sont énormes d’un secteur à l’autre.
Une maison se négocie en moyenne à 225 000€ du côté de canet-en-Roussillon ou Argelès-sur-Mer et descendra en dessous des 70 000€ dans le Fenouillèdes.
Les prix sont franchement à la hausse dans deux secteurs : le Haut-Vallespir (+8,4 %) et surtout les Aspres (+ 15,8 %). Mais là encore, en valeur absolue, les disparités sont énormes : du simple au double voire plus pour le même type de bien situé sur l’un ou l’autre des secteurs.
Enfin le Conflent (-13 % sur cinq ans) et le Vallespir (-16,7 % sur 5 ans), les prix sont en chute libre.
Un marché qui redémarre
Dans l’ancien, le marché des maisons individuelles est ainsi très disparate.
En hausse de 12,3 % sur l’ensemble du département, les prix flambent sur la côte (plus de 200000€ de moyenne de Canet à Collioure), et s’effondrent vers Prades (133500€). À titre d’exemple, une maison T4 se négocie à un prix moyen de 160 000€ à Perpignan.
Du côté des appartements, le littoral reste tendance, la hausse des prix s’est même accélérée au cours de la dernière année (+11% à SaintCyprien) alors que Perpignan connaît une baisse de - 14,2 % lors des cinq dernières années malgré un bon conséquent cette année de 6,7 %. Le marché s’est repris mais acheter un appartement à Perpignan (1190€/m2) est plus abordable qu’à Saint-Cyprien (2880€/m2).
Dans le neuf, après une hausse significative en 2016, le marché enregistre un léger repli, à la fois en volume de ventes et en prix.
Globalement, toutefois, sur le Grand Perpignan comme sur l’ensemble du département, le marché est jugé "stable, sain et serein" par la chambre des notaires, malgré un contexte préélectoral peu favorable qui génère souvent de l’attentisme. Le département connaît un marché actif, une hausse des prix importante (+12,3 %), mais pas de création de bulle immobilière liée à cette augmentation des volumes. Sur les dix dernières années, les notaires observent que les variations n’ont pas été énormes. En 2017, on a quasiment retrouvé le niveau de 2007, qui avait enregistré un pic d’activité. La suite de l’histoire immobilière ? Tout va dépendre des taux d’intérêt dont on annonce régulièrement qu’ils vont remonter sans que cela se produise et des réformes fiscales que mettra en oeuvre le gouvernement, notamment la réforme de l’ISF, la taxation des revenus financiers, le maintien ou non du dispositif Pinel.