Dans les collèges de Perpignan, la mixité dépérit
Assise de la mixité scolaire, enjeux passés et présents
Les assises de la mixité organisée par la FSU revêtent une grande importance pour dénoncer les choix ministériels et mettre en avant une autre conception de l’éducation prioritaire. La question de la mixité sociale dans les collèges de Perpignan se fait de plus en plus ressentir quant à l’accroissement des inégalités, mais loin d’être entendu elle revêt un caractère mythologique. David Giband, spécialiste des problématiques de ségrégation sociale et scolaire, professeur de géographie et d’aménagement du territoire à l’UPVD s’est chargé de décrypter une situation locale alarmante lors des assises de la mixité organisées jeudi 12 octobre au lycée Maillol. Perpignan figure parmi les villes les plus pauvres de France. Une misère inquiétante qui se comprend avec l’urbanisation de la périphérie essentiellement pavillonnaire. Depuis 40 ans la politique de peuplement s’est concentrée en dehors de Perpignan, une dynamique géographique qui a plongée la ville dans un processus inégalitaire entre pauvre et riche. 30% des foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté et concentre 67 % de l’offre de logements sociaux de l’agglomération. Ainsi Perpignan connaît d’impor- tantes disparités qui ont accentuées le risque de fracture sociale. 1/4 des classes populaires de Perpignan sont concentrées au nord de la Têt entrainant une forte déconnexion de la population. Outre les inégalités aux logements, le marché de l’emploi est tout autant ségrégé socia- lement qu’ethniquement avec le triste record de 15,6 % de chômage (chiffre 2017). Des choix politiques qui ont visé à localiser certains groupes sociaux dans certains espaces.