Glyphosate, les P.-O. voient rouge
Glyphosate. Quel usage agricole ?
Même s’il n’est pas avant tout une grande région d'élevage, les PyrénéesOrientales ne sont pas les champions français de l'utilisation du glyphosate et pourtant il a connu une forte augmentation de son utilisation.
Ce sont les régions céréalières, viticoles ou arboricoles qui en consomme le plus… deux de ces trois secteurs sont très présents chez nous ce qui montre que nos agriculteurs en font une utilisation somme toute très raisonnable.
Malgré tout, le glyphosate est la molécule chimique la plus vendue dans la région où elle est utilisée par les agriculteurs, les jardiniers du dimanche, la SNCF, les services d'entretien de la voirie. Et c'est aussi la molécule que l'on retrouve le plus fréquemment dans nos cours d'eau.
La responsabilité de l'agriculture en tant que principale consommatrice de cet herbicide est engagée mais les agriculteurs ne sont pas forcément les plus mauvais utilisateurs.
Généralement, ceux-ci épandent les produits sur de la végétation ou des surfaces perméables alors que les collectivités et les jardiniers amateurs les appliquent plutôt sur des surfaces imperméables, d'où des risques plus forts de ruissellement.
Drôle de situation
La carte émanant de l’Agence française pour la biodiversité indique que les ventes de glyphosate sont de 75t dans les PyrénéesOrientales en 2016 avec une évolution de 3%.
Néanmoins il existe de fortes disparités entre les dé partements : La Lozère (4t.) et l’Ariège (19t) sont les plus petits consommateurs de la région quand le Gers est le plus important 241,2 tonnes en 2016, devant le Gard (193t.) et l’Hérault (183t.)suivi de près par le Tarn-et-Garonne (132t.). Un département d’élevage comme l’Aveyron en consomme 81,2 t.
La hausse significative enregistrée dans les PyrénéesOrientales, dès 2014, concerne les cultures de céréales (avoine, blé, orge, seigle) ainsi que la vigne.
Il faut relativiser la portée de des chiffres, se défendent les céréaliers : «on utilise du glyphosate mais on ne peut pas nous comparer à l'Argentine où ce produit est épandu par hélicoptère».
Très populaire parce qu'efficace et pas cher, Le glyphosate est généralement appliqué, entre deux cultures, pour venir à bout des graminées vivaces comme le chiendent.
En revanche, comme c'est un désherbant total et non sélectif, il n'est jamais utilisé directement sur les cultures.
«Un usage raisonné»
Les agriculteurs se veulent ainsi rassurant sur le fait que la région est en pointe dans les techniques culturales simplifiées du sol (encouragées notamment pour réduire l'érosion des sols). Les agriculteurs ne labourant plus leur champ, il leur faut trouver des solutions de désherbage pour ne pas être envahi par les mauvaises herbes : « Il faut du Roun- dup. on n'en utilise pas des doses colossales, tout juste un ou deux litres par hectare, mais on n'a pas, aujourd'hui, de produits de substitution».