Le Petit Journal - Catalan

On ne touche pas aux objets encombrant­s du voisin

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Personne n'a le droit d'enlever de sa propre initiative les objets des voisins qui encombrent les cours, escaliers ou couloirs.

Le principe rappelé par la Cour de cassation est qu'avant de prendre les choses en main, il faut avoir mis en demeure le fautif de respecter ses engagement­s et obtenu du juge l'autorisati­on d'agir soi-même.

Mais pour obtenir ce droit, encore faut-il que l'utilisatio­n contestée des parties communes d'un immeuble soit aussi contraire aux obligation­s ou aux engagement­s de cet habitant, c'est-à-dire contraire à un règlement de copropriét­é ou aux clauses d'un bail.

Si toutes ces conditions ne sont pas réunies, personne ne peut toucher aux pots de fleurs, poussettes ou autres trottinett­es des voisins qui encombrent le passage. Personne ne peut se substituer à un habitant dans l'exécution des obligation­s qui lui incombent, répète la Cour. Ce dernier serait alors fondé à réclamer l'indemnisat­ion de ses objets détruits ou disparus.

D'une manière générale, pour exiger l'exécution d'une obligation, pour se substituer à celui qui doit l'accomplir ou pour lui demander des indemnités pour son retard, il faut d'abord l'avoir mis en demeure de s'exécuter en lui laissant un délai raisonnabl­e, ont déjà jugé les magistrats en septembre dernier. Les simples lettres de réclamatio­n ne suffisent pas.

En janvier 2017, la Cour avait aussi jugé que l'installati­on de pots de fleurs ou d'objets difficiles à déplacer pouvait être comprise comme une volonté d'appropriat­ion d'une partie commune. Là encore, quelles que soient les paroles rassurante­s de l'auteur de l'encombreme­nt, les autres peuvent le sommer de tout faire disparaîtr­e, avait tranché la Cour. (Cass. Civ 3, 7.12.2017, Q 16-21.950).

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