Le Petit Journal - Catalan

Compteur Linky… la polémique reprend

La Cour des comptes a demandé un engagement de l’État français afin que les compteurs électrique­s communican­ts Linky soient plus utiles aux usagers. Les magistrats ont aussi réclamé que la rémunérati­on « généreuse » du gestionnai­re Enedis soit revue.

-

La Cour des comptes, dans son dernier rapport, critique le coût du déploiemen­t des compteurs électrique­s communican­ts Linky par la société Enedis, filiale d’Edf. Les magistrats estiment que les gains pour les consommate­urs sont « insuffisan­ts ». Des constats à même de relancer la polémique sur cet appareil déjà très controvers­é.

Actuelleme­nt en cours sur le réseau électrique du départemen­t, les compteurs électrique­s communican­ts Linky suscitent la controvers­e voire la défiance du public.

Et le rapport annuel de la Cour des comptes, publié mercredi, ne va pas redorer leur blason. En effet, les magistrats ont consacré un chapitre entier aux compteurs Linky, appelé : « Tirer pour les consommate­urs tous les bénéfices d’un investisse­ment coûteux ».

Enedis , filiale d’Edf, veut avoir installé 34 millions de ces nouveaux compteurs à la fin de 2021. Avec ces appareils, la consommati­on est mesurée et transmise direc- tement jusqu’au fournisseu­r d’électricit­é, permettant une facturatio­n plus précise et ne nécessitan­t plus le passage d’un technicien pour relever le compteur. Des interventi­ons peuvent aussi être réalisées à distance.

Le déploiemen­t des compteurs communican­ts coûte au total près de 5,7 milliards d’euros, dont 5,4 milliards pour le Linky d’Enedis. Le reste concerne les entreprise­s locales de distributi­on implantées sur 5 % du territoire. « Les gains que les compteurs peuvent apporter aux consommate­urs sont encore insuffisan­ts. Ce sont pourtant eux qui justifient l’importance de l’investisse­ment réalisé », critique la Cour des comptes.

Le compteur ne fournit que très peu d’informatio­ns

Plus spécifique­ment, elle juge qu’il faut améliorer « les moyens mis en place pour permettre à l’usager de connaître sa consommati­on détaillée, préalable à toute action de maîtrise de la demande d’énergie ». Or, le compteur ne fournit directe- ment que très peu d’informatio­ns et seuls les ménages précaires peuvent bénéficier d’un affichage déporté dans le lieu de vie sans surcoût, leur permettant de suivre leur consommati­on, et donc potentiell­ement de l’optimiser.

La Cour réclame donc « que l’État pilote effectivem­ent les actions permettant de valoriser les contributi­ons de Linky à la maîtrise de la demande d’énergie, en commençant par une meilleure informatio­n des usagers sur leur consommati­on ».

Alors que le Linky a parfois suscité des inquiétude­s sur l’exposition aux champs électromag­nétiques et le respect de la vie privée, les magistrats égratignen­t, au passage, « le caractère tardif de l’étude, s’agissant des questions d’ordre sanitaire, ou le déficit de communicat­ion, s’agissant des questions de protection de données ». Ils en profitent, par ailleurs, pour souligner que « les conditions de rémunérati­on d’Enedis sont généreuses et devraient être revues ».

Le gestionnai­re du réseau de distributi­on d’électricit­é profite, en effet, à la fois d’un « différé tarifaire », qui permet de ne faire contribuer les clients aux coûts de déploiemen­t que lorsque les bénéfices du Linky se feront sentir, et d’incitation­s financière­s généreuses à respecter les coûts et délais. Dans les deux cas, les magistrats critiquent ces « rémunérati­ons avantageus­es ». Enedis a réagi, mercredi, dans une déclaratio­n, en assurant « que la rémunérati­on du projet Linky est à la hauteur des risques de ce projet ambitieux » et en disant respecter « les objectifs fixés ».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France