Sans cuivre, c’est la mort du bio
L’Union européenne veut interdire le cuivre, élément de base dans le traitement du vignoble bio et de plus en plus prisé par les conventionnels qui diminuent l’usage des pesticides.
Le cuivre, comme le glyphosate en son temps, est en train de passer son examen de passage auprès des autorités européennes. Un processus de réévaluation qui se présente mal. Avec un calendrier très serré. L’approbation des composés du cuivre a expiré le 31 janvier dernier.
La Commission européenne a prolongé son usage d’un an en raison du retard pris par les expertises. Il n’empêche, le temps presse car la Commission doit émettre une proposition d’ici le mois de juin. Elle sera dans la foulée soumise au vote des États membres pour être appliquée.
Dans ce contexte, une expertise scientifique collective commanditée par l’Inra et l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) a été dévoilée en début d’année. « Si la plupart des utilisations du cuivre sont justifiées par son utilisation biologique, elles posent des problèmes écotoxicolo- giques », souligne le rapport.
En cas de trop forte concentration, les experts recensent « des risques avérés pour les populations microbiennes du sol : les vers de terre, certains organismes aquatiques et des auxiliaires de culture.»
Il existe bien des alternatives au cuivre, comme aux pesticides de synthèse d’ailleurs : cépages résistants, prophilaxie, utilisation de préparations naturelles à effet biocide, biocontrôle mais elles sont encore théoriques, il faut des recherches et donc du temps.