Le Petit Journal - Catalan

Premier de cordée

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Ceux qui imaginaien­t trouver à Versailles le catalogue de La Redoute des annonces ont dû déchanter. Chaque chose en son temps. S’il va vite, le président de la République prépare toujours le terrain. Lundi, il a semé. Cette petite graine qui va germer après la rentrée. Le chef de l’État mentalise les troupes : en septembre, c’est une seconde salve de réformes qui va s’abattre sur le pays. Emmanuel Macron entend remettre à plat le modèle social de la France, quitte à aller revisiter certaines niches. C’est une manière de dire aux Françaises et aux Français qu’il ne s’interdit rien.

Il y a comme un retour de flamme dans l’opinion publique. Et un vent chaud souffle dans les rangs d’une majorité soumise à rude épreuve depuis un an à maintenir la cadence à l’Assemblée nationale et à défendre une politique que beaucoup jugent injuste. C’est sans doute pour cela, aussi, qu’Emmanuel Macron a redit que les castes ne l’intéressai­ent pas, que ses choix, notamment fiscaux, n’étaient pas faits pour les riches mais pour les entreprise­s et la nation. C’est sans doute pour cela, aussi, qu’il a généreusem­ent saupoudré son discours du mot "social" pendant cette heure et demie.

En réalité, il s’est surtout efforcé de revenir sur sa méthode de décision. Éloigné du rôle du président de la République qui, en théorie, préside mais ne gouverne pas, il développe encore l’aspect dévoyé de la Ve République qui incite par tous les moyens le citoyen à penser qu’un président gouverne. C’est entretenu à dessein mais constituti­onnellemen­t faux. Le président préside. Il s’occupe de politique extérieure et des armées et doit veiller à ce que les institutio­ns ne soient pas dévoyées. Point barre.

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