Moins de touristes : sommes-nous trop chers ?
Les vacanciers préfèrent poursuivre jusqu’en Espagne
Sur le littoral ainsi que dans l’intérieur des terres, malgré un bon ensoleilement, le mois de juillet est souvent jugé décevant. Pour autant les professionnels espèrent qu’août et septembre inversent la tendance
Dans les Pyrénées-Orientales, les professionnels dressent un bilan souvent mitigé du mois de juillet. Et même si la saison est loin d’être terminée, les premier résultats du mois d’août n’ont pas de quoi rassurer.
Un constat qui n’est pas propre ce département. Toute la côte languedocienne est en baisse tout comme la façade atlantique. Le tourisle vert souffre également, et à l’intérieur des terres le bilan est généralement décevant. C’est quasiment le cas pour tous les types d’hébergement.
Seules les régions qui accueillent une grosse clientèle étrangère s’en sortent mieux que les autres mais plus une région est dépendante de la clientèle française, comme c’est le cas des Pyrénées-Orientales, plus elle baisse. Plus elle accueille d’étrangers, plus elle a de chances de résister, voire de progresser. C’est pour cette raison que Paris et la Côte d’Azur sont en hausse. À Paris, dans les hébergements marchands, 60 % de la clientèle est étrangère. Sur la Côte d’Azur, ce pourcentage est également important, mais cela ne concerne que la Côte d’Azur au sens strict, pas l’ensemble de la région Paca.
Cette situation est d’autant plus surprenante que les prévisions étaient plutôt bonnes. La raison est simple, comme nous l’explique une propriétaire montal banaise qui loue un appartement sur Canet-Plage : «On a du mal à trouver des clients. La position de Canet est difficile, on est en concurrence directe avec l’Espagne. Les gens préfèrent poursuivre plus loin, souvent après Barcelone où les prix des locations sont beaucoup plus attractifs. C’est sûr qu’en Espagne la saison est bonne.»
Les touristes qui viennent traditionnellement en Catalogne du Nord ont été plus nombreux à partir à l’étranger. Il ne faut pas oublier que 1,6 million de Français de plus que l’année précédente envisageait de partir en vacances dans un autre pays cet été.
La Coupe du monde de football a-telle aussi eu un impact ? Deux millions de nos concitoyens ont attendu la fin de la Coupe du monde pour se préoccuper de leurs vacances. Ainsi la haute saison touristique n’a véritablement démarré qu’à partir du 21 juillet.
Du côté de la météo il n’y a rien à redire. le mois de juillet a été ensoleillé mais l’année dernière la météo n’avait pas été bonne. Les touristes ont de la mémoire. Avec le temps qu’il fait, on l’oublie, mais la météo a aussi été catastrophique cet automne et ce printemps.
NOUS NE SOMMES PAS LES SEULS AU MONDE
Ceux qui ont réservé leur séjour en amont ont donc souvent préféré partir vers des pays étrangers, où ils étaient sûrs d’avoir du soleil.
Ainsi la Tunisie redémarre. Le Portugal et l’Espagne fonctionne très bien. La République dominicaine aussi. Quand les gens partent en République dominicaine l’été, cela prouve bien qu’il y a un vrai besoin de soleil.
Tous ces pays concurrencent les départements limitrophes comme es Pyrénées-Orientales, le Pays basque ou les Landes. Mais, il faut bien avouer aussi que l’on a des retours parfois négatifs sur le prix des locations complètement disproportionné par rapport à la qualité des prestations offertes.
Pendant plusieurs années, on a profité du fait que les pays du Maghreb ainsi que la Catalogne étaient en perte de vitesse après les attentats. Cela nous a peut-être fait oublier que les Français ont un budget vacances contenu. Même s’il est en progression cette année, ils ne veulent pas pour autant dépenser sans compter et ils restent attentifs au rapport qualitéprix.
Aujourd’hui, si certain profitent de l’effet de mode comme Bordeaux, le bassin d’Arcachon, Biarritz ou l’île de Ré, ce n’est pas le cas de la côte du Roussillon même si Collioure limite la casse.
Le tourisme, c’est toujours un rapport qualité-prix valorisation- météo. Et à un moment donné, le client peut décrocher si cette dynamique ne fonctionne plus bien et s’il a la possibilité d’aller ailleurs ; ce qui est le cas aujourd’hui.
Il peut tout aussi bien revenir… S’il n’y a pas une vraie remise en question, une meilleure structuration des filières, des motifs de visite. On ne peut pas se contenter de dire : « Nous sommes une belle destination. » Le budget vacances des Français est en progression, la météo est bonne et les résultats ne suivent pas. Il faut se poser des questions.
Les vacances scolaires n'ont débuté que le 7 juillet Lorsqu'il y a la coupe du monde de football c'est toujours une moins bonne année en juillet. La casse des prix concernant les voyages à l'étranger crée une concurrence non négligeable. Les pays étrangers font des prix beaucoup plus bas que la France.