Du sport avec le ventre vide

Ils paient pour marcher et pour jeûner. Ni sectaires, ni aigris, bien dans leur tête et bien dans leurs baskets, ils sont de plus en plus nombreux à tenter l’expérience.

Lorsque le groupe se lève de bonne heure, avale une tisane ou un jus de citron au gingembre avant d’enquiller douze kilomètres de randonnée pédestre et, qu’à son retour point de gueuleton, mais pour unique pitance journalière un bol d’eau vaguement parfumée aux légumes du moment, vous vous dites « Mais où vais-je tomber?», d’autant plus que cet exercice est répété à l’envi toute une semaine. Et oui, c’est ça un stage «jeûne et rando».

Hédoniste et jeûneur c’est antinomique, improbable, incompatible, explosif… Et bien, détrompez-vous. Le jeûne et la randonnée sont de plus en plus prisés. D’ailleurs, il existe une Fédération française de la randonnée et du jeûne. Il y’a 70 organisations en France dont deux dans le Tarn.

Ce pourrait être un phénomène de mode, mais dans le groupe de cette semaine, certains n’en sont pas à leur coup d’essai pour eux « Le jeûne et l’exercice puisent la mauvaise graisse. Ce n’est pas une question d’amaigrissement, même si c’est le cas, mais un véritable bien-être. À la fin d’une semaine, on est fatigué mais c’est pour reprendre une forme meilleure quelques jours plus tard.Un renouvellement physique, tonique ».

Pour les scientifiques, après 36 heures de jeûne, lecorps se place en autolyse, c’est-àdire qu’il comprend qu’il ne recevra pas de « carburant » de l’extérieur et qu’il doit puiser dans les réserves de graisse pour alimenter lamachine.

La transformation de cette graisse provoque une augmentation de la dopamine et de la sérotonine sur le cerveau. Ladopamine est l’hormone de la motivation, du désir. La sérotonine contrôle les émotions. D’où cette impression de plénitude, de bien-être, souvent évoquée par les jeûneurs.