Prélèvement de l’impôt à la source : les chefs d’entreprise se préparent
« Sincèrement, nous n’avons pas eu de difficultés particulières. » Une entreprise toulousaine teste le prélèvement à la source avant sa mise en place en janvier 2019. «On était déjà volontaire pour le coffre-fort électronique. On devance les réformes, pour mieux maîtriser les changements. »
Pour ses salariés, rien n’a encore changé. Tout s’est passé entre le futur collecteur – l’employeur – et la Direction générale des finances publiques (DGFIP), qui a communiqué les taux d’imposition de chaque contribuable. « Dès octobre, les salariés recevront une fiche de paie fictive, correspondant à ce qu’ils percevront avec le prélèvement à la source.»
Le bilan : les taux sont maîtrisés et l’entreprise aborde le prélèvement à la source confiante.
À partir de janvier, l’entreprise n’aura rien d’autre à faire que constater le taux d’imposition de chacun, et l’appliquer à sa fiche de paie. Pourtant, des inquiétudes persistent pour le climat social, alors qu’une diapositive rappelle que le salarié doit adresser ses questions au fisc et non à l’employeur. La réforme est pourtant jugée nécessaire.
Un choc psychologique
Salariés, retraités, indépendants : presque tous sont concernés par le prélèvement de l’impôt à la source, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2019. Seuls les salariés de particuliers font l’objet d’un report d’un an.
Le contribuable ne sera plus imposé sur ses revenus de l’année précédente, puisque l’impôt sera directement pré- levé sur le salaire par l’entreprise ou la caisse publique. Un «choc psychologique positif», selon Gérald Darmanin puisque le contribuable ne touchera que l’argent qu’il peut dépenser.
En faisant votre déclaration d’impôts 2018, vous avez dû choisir votre option : demander à l’administration fiscale de transmettre à votre employeur un taux personnalisé, ou un taux neutre. Dans ce dernier cas, le contribuable devra verser lui-même des régularisations mensuelles. Les revenus de 2018 sont, eux, exonérés d’impôts puisqu’il s’agit d’une année blanche. Pour les couples ayant des revenus très différents, il est possible de demander un taux individualisé pour chaque conjoint. Les «ajustements» éventuels seront régularisés à l’automne.