Le Petit Journal - Catalan

Quelques conseils avant d’acheter

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Les amateurs « spécialist­es» des foires aux vins (FAV) ont une organisati­on rodée pour ne pas passer à côté de l’événement, et ce quel que soit le budget.

1 LE CATALOGUE, L’ARME ESSENTIELL­E DU BON ACHETEUR

Leur lecture attentive est à la base de tout, ce n’est pas pour rien si les enseignes investisse­nt autant pour les rendre attrayants. Ne pas hésiter à solliciter des connaissan­ces pour consulter des catalogues distribués à 40 ou 50 km de chez soi.

Il faut parfois rouler un peu pour bien acheter, au-delà de son magasin habituel. Surtout si l’on habite en zone très rurale. Une fois les vins cochés, les premiers arrivés seront les mieux servis. Surtout que d’autres que les amateurs sont dans les starting- blocks. Il arrive que des restaurate­urs ou autres cavistes viennent se servir pour revendre chez eux.

2 NE PAS MANQUER LE PREMIER JOUR D’OUVERTURE

Lors de ces événements, les magasins invitent des clients et des producteur­s, souvent la soirée précédant l’ouverture officielle de la foire. Avec la carte de fidélité d’une enseigne, vous pouvez demander – voire insister – pour connaître la date et en faire partie. Les patrons de magasins hésitent parfois à mécontente­r un client… surtout s’il le fera largement savoir. Pendant ces soirées, le rayon des bonnes affaires se vide… et c’est agréable de partager, verre en main, avec un vigneron.

3 MILLÉSIMES, IL FAUT FAIRE LE BON CHOIX

La qualité et la notoriété des millésimes jouent à plein quand on parle de Bordeaux ou de Bourgigne – c’est moins le cas dans d’autres vignobles.

Cette année, les ondes sont positives car les 2015 et 2016, années bien cotées, forment le gros des troupes sur les linéaires. Peu de chance qu’un producteur se soit raté.

Mais ces vins – on parle ici des rouges – sont rarement à boire dès maintenant, il faut alors un lieu de conservati­on (cave, armoire réfrigérée…).

Pour les plus pressés, il faut savoir que le 2011 revient en force chez les initiés. Dans l’ombre du grand 2010, il n’a pas eu l’estime qu’il aurait parfois méritée. À tenter.

Dernier point, à propos du 2013, millésime plombé : si une enseigne engage sa crédibilit­é en proposant dans ses rayons cette année-là, on peut penser qu’elle a déniché un bon élève. C’est le travail de sélection qui lui est demandé.

4 IL FAUT ACHETER EN NOMBRE POUR TESTER

Si vous avez en tête d’acheter des vins à garder plusieurs années, sur de belles AOC, mieux vaut en prendre trois bouteilles, voire six ou 12, en fonction des moyens. Cela permettra d’en tester la qualité au fil du temps. Un vin de garde s’améliore au départ, puis atteint un palier avant de décliner.

Une réalité, tout sauf mathématiq­ue, variable suivant les châteaux et les millésimes. Un grand vin naît, grandit et meurt, comme toute matière vivante. Si la première bouteille n’est pas à la hauteur, attendre pour la suivante. L’objectif est de capter ce point qualitatif optimal qui fera plaisir, et d’enchaîner les bouteilles avant un déclin qui viendra un jour. La presse spécialisé­e aide à prendre ces décisions.

Rien de pire qu’un vin sans âme, après tant d’efforts. Laisser vieillir est risqué. Bien sûr, à ne pas faire avec un rouge d’entrée de gamme ou un blanc sec classique ! Nombre d’experts allant chez des particulie­rs expertiser des caves passent leur temps à mettre des bouteilles à l’évier…

5 MÉDAILLES… LA RECHERCHE DU GRAAL

Les études le montrent : acheter du vin est anxiogène. Pour rassurer, la presse est là. Aucun autre événement viticole n’est autant couvert par les magazines..

Autre point d’encrage, les médailles. Malgré des critiques, les concours gardent leur crédibilit­é.

Les distinctio­ns par le guide Hachette aussi. Des enseignes assoient leur légitimité en faisant appel à des experts. Comme Carrefour, avec les conseils de Paolo Basso, meilleur sommelier du monde en 2013.

Mais, au-delà de toute préparatio­n et approche rationnell­e, les FAV restent un moment de plaisir, ou le feeling compte. Sur place, le conseil d’un chef de rayon peut amener un achat coup de coeur, non programmé.

Et encore plus si un sommelier ou un vigneron sont là pour animer le rayon. Parfois, ce sont ces vins-là qui feront le plus plaisir à table.

Ce qui est finalement humain.

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