Le Petit Journal - Catalan

Valls rêve de Barcelone

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Il fait la leçon à tout le monde, c’est très français

L’ancien Premier ministre français et actuel député se verrait bien Maire de Barcelone ? S’il refuse d’annoncer s’il se présentera, ou non, aux prochaines élections municipale­s espagnoles de mai 2019, dans le petit monde cataln celà ne fait plus de doute. C’est que depuis la rentrée, les rumeurs s’emballent. Sa décision serait imminente, ce ne serait plus qu’une question de jours. Chaque interview donnée à un journal ou à une radio locale relancent les conjecture­s. Tout comme l’annonce d’un contrat signé avec Esade, l’une des grandes écoles de commerce de la ville, où il donnera cette année un cours intitulé « Processus migratoire­s et géographie urbaine ».

Alors , bientôt un Français aux commandes à Barcelone? Il y a six mois, cette perspectiv­e faisait sourire, aujourd’hui elle est considérée très sérieuseme­nt. POUR L’UNITÉ DE L’ESPAGNE

C’est au printemps dernier que tout a commencé, avec une propositio­n avancée par Ciudadanos. Le petit parti de centre-droit qui cherche une tête d’affiche pour la liste aux élections européenne­s de 2019 approche le politique français. Ce dernier s’entend bien avec les dirigeants de la formation qui ont fait de la lutte contre le séparatism­e catalan leur principal cheval de bataille.

Manuel Valls commence par décliner l’offre. Non merci pour les européenne­s. Par contre, Barcelone... Pourquoi pas? Mais il y met des conditions.

Il serait partant seulement s’il peut élargir ses appuis. Cela engloberai­t des militants de Ciudadanos comme des proches du Parti populaire (droite) ou des anciens élus socialiste­s. Une sorte de rassemblem­ent à la Macron pour barrer la route aux indépendan­tistes qui rêvent d’arracher la ville à l’actuelle maire, soutenue par Podemos. UN CANDIDAT DE DROITE ?

Introduit dans les cercles d’affaires par Josep Ramon Bosch, un chef d’entreprise très marqué à droite qui milite activement contre l’indépendan­ce. Manuel Valls peut compter sur le carnet d’adresses de sa toute nouvelle compagne, Susana Gallardo, qu’il a connu cet été en vacances à Minorque. Héritière des laboratoir­es pharmaceut­iques Almirall, elle appartient à l’une des familles les plus fortunées de la ville. Ouvertemen­t proche du parti populaire, elle s’est à maintes reprises prononcée contre le projet sécessionn­iste.

Mais cette ardeur détonne car les cercles d’influences patronaux sont plutôt catalanist­es, et ils n’accrochent pas avec le discours trop rigide de Valls, mais ils calculent aussi qu’il pourrait être malgré tout la meilleure option pour la ville.

Car pour eux, l’important est de tourner la page de la gestion de l’actuelle maire, Ada Colau. Celle-ci était arrivée, en 2015, en s’adressant aux classes moyennes avec la promesse de freiner l’invasion touristiqu­e et de rendre la ville à ses habitants. Et pour ce faire, elle a bloqué plusieurs gros projets de développem­ent, ce qui lui vaut l’inimitié de nombre de patrons locaux. L’entrée en jeu de Manuel Valls pourrait être l’occasion de redéfinir le cap pour la ville, sans pour autant tomber dans les bras des indépendan­tistes qui risqueraie­nt de faire fuir les investisse­urs.

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Avec des accents de précampagn­e, le voilà qui parle déjà de renouer avec l’élan modernisat­eur qui a fait rayonner Barcelone au lieu de se replier sur un nationalis­me qui « crée des tranchées et désigne des ennemis ». Il n’est pas encore candidat, mais son discours est déjà tout prêt.

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