Les habitants ne baissent pas la garde
Quartier Saint-Jacques : nouvelle réunion en préfecture
Alors que les travaux de démolition se sont arrêtés depuis le 27 juillet de façon à réfléchir à une solution qui satisfasse à la fois la mairie et les riverains de l’îlot Puig, le débat continue.
Alors que les travaux de démolition se sont arrêtés depuis le 27 juillet de façon à réfléchir à une solution qui satisfasse à la fois la mairie et les riverains de l’îlot Puig, le débat continue. Comment concilier la conservation d’un patrimoine architectural de valeur, même dégradé, tout en limitant le coût ? Quadrature du cercle. En tout cas, les habitants de Saint-Jacques ne baissent pas la garde. Et, entourés des défenseurs du patrimoine comme Jean-Bernard Mathon de l’ASPAHR, JeanPierre Bonnel, animateur du blog culturel le blogabonnel, d’Eric Barboteu, d’architectes, de travailleuses sociales, ils se sont retrouvés en fin de semaine à la préfecture pour une réunion en présence du maire de Perpignan, favorable aux démolitions. Dans ce dossier, patrimoine architectural et question sociale se croisent. Ainsi, les Gitans, installés pour certains depuis plusieurs générations (voir pendant la Seconde guerre mondiale, l’obligation pour eux de se sédentariser), ne souhaitent pas que l’on démolisse leur lieu de vie. La mairie souhaite « rénover » un quartier dont certains immeubles se dégradent, mais en démolissant des constructions médiévales que les historiens d’art, les architectes souhaitent voir restaurer. Certains craignent aussi que l’on cherche à évincer les Gitans d’un quartier central. Malgré la pauvreté, certains habitants sont propriétaires de leur logement et rencontrent des difficultés car ils avaient aussi avancé des fonds afin d’obtenir une subvention pour ces rénovations. C’est le cas de Brigitte Bouziers, propriétaire d’une boucherie médiévale, rare vestige que l’on trouve dans plus d’une publication sur les richesses architecturales de Perpignan. Quant à Kamel, cette vie en état d’alerte l’épuise. Il a visiblement maigri, s’inquiè- tent ceux qui le connaissent. Une situation et un enchevêtrement de questions qui in- citent la préfecture à favoriser la concertation.