Comment sera le cru 2018 dans le Roussillon
Pourquoi les prix s’envolent-ils à la pompe, ponctionnant le pouvoir d’achat des ménages et alourdissant le poids du poste carburant des entreprises de transport? La raison est double: il yad’une part le relèvement de la fiscalité sur les carburants, telle que décidée sous Hollande ; et puis il y a une conjoncture internationale défavorable.
HAUSSE FISCALE
Côté fiscalité, le moteur de la hausse tient dans la volonté du gouvernement de réduire la part du gazole dont les rejets de particules fines s’avèrent dangereux pour la santé, au profit de l’essence. L’avantage fiscal dont il a bénéficié durant des années fond donc comme neige au soleil sous les doubles coups de boutoir d’un rattrapage fiscal et de la taxe carbone. Mais cette dernière s’appliquant aussi à l’essence, son degré d’imposition continue de s’alourdir. Une mécanique qui continuera à se vérifier au début de 2019 et jusqu’en janvier 2022. Promettant de porter le poids des taxes au-delà de 60% dans un litre de carburant.
Si à l’été 2017 le phénomène était plutôt passé inaperçu, il n’en va pas de même actuellement.
HAUSSE DU BRUT
La faute aussi à une situation internationale plu- tôt instable et à une demande en pétrole en hausse. C’est qu’en effet, la reprise économique, timide en France et en Europe, est nettement plus soutenue en Chine et en Inde, ainsi que dans plusieurs autres pays émergents.
Résultat , la demande a atteint un seuil de 100 millions de barils jour et cela va persister. Or, si les membres de l’Opep ont relevé un peu leur production, il y a des tensions en Libye, en Irak et au Venezuela, pays qui manquent à l’appel. Mais surtout, les sanctions que les ÉtatsUnis mettent en oeuvre à l’encontre de l’Iran font redouter un déséquilibre de la production. Il y a aussi le fait que les faibles prix du brut ces dernières années ont conduit à un gel des investissements. Du coup il y a un problème de capacités.
Tout cela conduit le brut à la hausse et plusieurs analystes estiment que son prix pourrait atteindre les 95 dollars contre près de 75 dollars aujourd’hui.
Qu ’un tel risque se concrétise, et alors les prix à la pompe s’envoleront plus encore. Pour peutêtre atteindre le seuil des 2 euros le litre.
Déjà, en Alsace, des automobilistes vont faire le plein en Allemagne ou en Belgique. Et ailleurs, la crainte est que le vol de carburant ne s’amplifie encore.