Le Petit Journal - Catalan

Le moment où leur coeur bat plus fort

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Comme il est de tradition, dès la mi août les muscats ont été cueillis les premiers, vite suivis des autres cépages blancs et des raisins noirs utilisés pour la production des rosés. A la mi septembre, les vignerons se sont attaqués aux raisins destinés à l’élaboratio­n des rouges. Il en est même, dans les zones les plus tardives situées en altitude, qui débutent juste la vendange des blancs.

Alors que les sécateurs et les machines sont peu à peu remisés en fonction des cépages et des terroirs, plus ou moins précoces, l’intense activité laisse place aux premires bilans.

En Roussillon, la pluie du printemps a fait beaucoup de bien et les vignerons, qui ont dû mouiller la chemise pour s’adapter aux conditions météorolog­iques, sont satisfaits.

LA « BUVABILITÉ » DU VIN

« On déguste les raisins régulièrem­ent depuis début août, parcelle par parcelle, pour prendre les bonnes décisions. Récolter au moment optimal est essentiel pour la qualité et le profil de vin que nous recherchon­s. » Les critères qui rentrent en ligne de compte pour donner le top départ ? Sucre, acidité de la baie, croquant des pépins ou intensité colorante de la peau.

Cette récolte 2018 est d’autant plus cruciale que les domaines recherchen­t désormais davantage de vivacité et de tension pour leurs vins ; ce qu’on appelle – le terme est à la mode – la « buvabilité » d’un vin. Exit donc la recherche de surmaturit­é, celle qui amène parfois, verre en main, une certaine lourdeur. Le nouveau profil aromatique exige de récolter plus tôt.

Il s’agit d’un travail très technique, demandant beaucoup de main-d’oeuvre. Bien loin, en effet, des images d’Épinal où tout le monde se lance des raisins dans les rangs de vigne et où le vin se « fait tout seul » dans les cuves.

UN AN DE TRAVAIL EN JEU

Si les vendanges sont encouragea­ntes, l’année a été particuliè­rement exigeante dans les vignes. Après un hiver très sec, le printemps s’est révélé très pluvieux, rechargean­t les sols en eau après deux années consécutiv­es de sécheresse. Bénéfique pour la plante, la pluie a paradoxale­ment contraint les vignerons à faire preuve d’énormément de vigilance eu égard aux risques de ma- ladie, comme le mildiou.

Ce 2018, avec le beau temps depuis juillet, s’annonce de qualité . Pour rentrer le raisin au frais, les équipes s’activent tôt le matin et stoppent aux premières chaleurs. « Pas facile de trouver des vendangeur­s, le travail est dur », concède le chef d’équipe d’un domaine qui travaille encore «à l’ancienne».

Au chai, les équipes dégustent les premiers jus partant en fermentati­on. Le résultat d’une année de travail se joue en quelques jours. Ce n’est pas rien. Les premiers moûts dégustés en blanc et en rosé laissent de plus entrevoir des vins droits, aromatique­s et dotés d’une belle fraîcheur.

Les vignobles du Roussillon visent un retour à la normale avec probableme­nt plus de 700 000 hl après des millésimes 2016 et 2017 quantitati­vement très modestes.

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Cette année, les vignerons auront redoublé d’effort pour protéger leurs vignes du mildiou mais le jeu en valait la chandelle. Le beau temps excempt de pluie lors des vendanges a couronnée une grande année.

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