De la poésie par coeur
Poète philosophe, philosophe poète ? Jo Falieu danse sa vie et sa vie respire la poésie. Après avoir été professeur de philosophie à Prades, il a encore pris de la hauteur, dans la montagne où il cultive son jardin. Là-haut, les poèmes éclosent comme des fleurs. Ce mardi 20 novembre, salle Novelty, Jo Falieu, en bon pédagogue, a retracé l’histoire de la poésie du point de vue philosophique. La présentation en plateaux, souple, non verticale, a un sens. Nous sommes sur le plan de l’horizontalité même si l’inspiration vient de la montagne. On n’impose pas d’en haut. Ses propos sur l’inspiration qui survient à l’improviste, qui livre un diamant brut à travailler, rendent vivante la création même pour celui qui n’a pas créé, ou croit n’avoir pas perçu la petite voix qui mène à l’atelier du poète. Car Jo Falieu a fait sienne la parole de Maïakovski : « Le poète est un ouvrier ».
Mémoire et poésie fut un thème de réflexion. La poésie se scande. Elle est musique. Passé le cap de l’apprentissage par coeur, la poésie infuse en nous, vibre... Intériorisée, ressentie.
Après son exposé, le poète a donné à voir un film mettant en scène l’artiste accompagné de deux danseuses inspirées par l’improvisation. L’inspiration arrive à l’improviste, rappelez-vous. Le violon diffuse sa mélodie. Cadre onirique devant une bâtisse environnée de végétation folle ou alanguie, à Nyer. Le public, là encore, sur le même plan. Pas de scène, les feux de la rampe ne créent pas d’écran.
L’intervention de Jo Falieu s’inscrivait dans le cycle des conférences organisées par l’association banyulencque «Walter Benjamin sans frontières». Silencesouslespier res,
Mai…biensûr, Jeud’om
bres/jed’autres : ouvrages de Jo Falieu à retrouver aux éditions Itaca, maison d’édition associative (66360 Nyer – http://editions.itaca.fr) présidée par le poète.