Au revoir…
Avec l’Union européenne, l’accord semble trouvé. Pour Theresa May, c’est le seul accord possible. Il a fallu, pour cela, trouver un accord sur la frontière entre l’Irlande et l’Ulster, et un accord dans l’accord pour envisager un règlement amiable avec l’Espagne sur Gibraltar. Ce n’est donc pas avec l’Europe que le Brexit pose le plus de problèmes mais d’abord avec le Royaume-Uni.
Maintenant qu’est écrite la pièce ' tragique' du Brexit, pour reprendre un mot entendu à Bruxelles, il ne reste plus qu’à la jouer. On peut donc s’accrocher à son fauteuil. Car si les 27 et leur ex-partenaire britannique ont bien travaillé la dramaturgie politique, le décor diplomatique et l’éclairage médiatique d’un texte effectivement d’anthologie, les acteurs de la déchirure vont devoir en régler les modalités concrètes. Ce sur quoi implosent tant de grandes oeuvres collectives.
Une nouvelle étape est franchie, pas la plus ardue, Theresa May en sait quelque chose, elle qui n'est pas au bout de ses peines à Westminster. Car le chemin est encore long et personne ne sait vraiment vers quoi on s'achemine dans ce Brexit, véritable plaie ouverte dans le corps endolori de l'Union européenne.
Car cet accord ne règle en rien sur le fond, des colères qui ont motivé ce non à l’Europe. Rien pour ce qui concerne la prédominance de la zone euro et de l’utilisation qui en est faite. Rien sur l’immigration et le sentiment d’insécurité culturelle. Rien sur le fossé qui se creuse entre Européens de l’ancien monde communiste et ceux du clan occidental.