Passer la 5e vitesse
Bien malin qui peut dire si la parole présidentielle aura convaincu. Emmanuel Macron a fait un certain nombre de concessions, c'est indéniable. Mais seront-elles suffisantes pour apaiser la colère qui se manifeste dans les barrages filtrants ou dans les ronds-points ? Les premières réactions à chaud des gilets jaunes ont fait apparaître plus que du scepticisme, de la défiance à l'égard du chef de l'Etat. A l'évidence, ce dernier ne s'adressait pas seulement aux contestataires, mais à l'ensemble de la nation, comme pour la prendre à témoin.
La majorité plaide pour "accélérer" les baisses de taxes déjà engagées et associer davantage les Français à la conduite des affaires de l'État.
"Notre mandat, c'est la baisse des taxes", a insisté Stanislas Guerini, nouveau délégué général de La République en marche, jugeant que la majorité devait "peut-être accélérer" sur ce terrain face aux revendications des manifestants.
"Notre mandat, c'est la baisse des taxes. On s'est engagé là-dessus, et on est en train de le faire, mais peut-être trop lentement, donc oui peut-être il faut accélérer sur des suppressions de taxes, les rendre plus concrètes", a-t-il déclaré sur BFMTV: "un certain nombre de Français ont reçu leur taxe d'habitation, ils ont vu que ça a commencé à baisser; peut-être qu'il faut accélérer encore sur ce type de mesure".
Comme dans bon nombre de pays où l’uniformité n’a pas lieu, c’est le terrain, les citoyens les plus concernés qui adaptent leurs choix au niveau du quotidien. Bien sûr, tout n’est pas réglé en quelques minutes de discours, mais il y a du grain à moudre.