Je vous ai compris
Les jours, les semaines à venir diront ce qu’il adviendra de la colère des gilets jaunes. Reste une certitude. Le mouvement est à un tournant. La demande initiale (le pouvoir d’achat) a laissé place à une revendication plus politique qui a pris l’allure d’un acronyme : RIC pour référendum d’initiative citoyenne. La cote d’Emmanuel Macron a beau être proche de la cote d’alerte, il ne se trouve personne pour lui porter le moindre coup. Bref, au moment où la démocratie représentative si chère à la Ve République marque le pas, la démocratie participative, dont la Suisse fait si souvent usage, frappe à nos portes à grand renfort de gilets jaunes.
Fini la verticalité et la suffisance, voici l’heure de l’horizontalité et de la participation. Reste à transformer l’acte de contrition en actions concrètes. Le temps est compté pour un pouvoir vilipendé bien au-delà des ronds-points. La sagesse lui commanderait de faire de cette crise une chance.
Notre pays n’a pas cette culture du référendum d’initiative populaire. Que la question revienne sur le tapis n’est pas innocent. Les citoyens, bien au-delà des Gilets jaunes, ont pris conscience que tout se passait « là-haut » et que les bulletins de vote ne constituaient qu’une partie de la démocratie.
Trop de Français ont des fins de mois difficiles et il est légitime qu’ils l’aient rappelé à un président de la République et à un gouvernement qui ne l’avaient pas forcément assez vu. Mais il est temps maintenant de sortir du romantisme de la table rase pour redonner du crédit au débat parlementaire et aux corps intermédiaires.