Nous mangeons différemment
Depuis 1990, les habitudes alimentaires des Français ont évolué
La consommation de produits faciles à préparer et manger a fortement augmenté. Le gain de temps est devenu prioritaire. Nous sommes passés de repas en trois plats à davantage de plats uniques, donc plus denses, notamment chez les jeunes.
Ainsi, la consommation de sandwichs et pizzas est ce qui a le plus augmenté.
LE PETIT-DÉJEUNER DISPARAÎT
Dans les années 1990, le petit-déjeuner était un rituel très fort, que l’on partageait. Il est devenu nomade ou a disparu. Avec l’évolution des modes de vie et les horaires de travail décalés, les prises d’aliments ont changé d’heures. Nous trouvons quelque chose qui n’existait pas : le goûter chez les adultes.
Au travail, le phénomène de la gamelle s’est développé avec la crise. Le soir, l’apéritif s’est transformé en apéritif dînatoire. Il remplace parfois le dîner.
MOINS DE VIANDE
Les régimes se multiplient : vegan, végétarien, flexitarien… Nous avons tendance à manger un peu tous les jours la même chose.
Nous mangeons moins bien au sens nutritionnel. Les jeunes consomment huit fois moins de fruits que les grands-parents. Les régimes d’exclusion vont accentuer cette diminution de la diversité alimentaire.
Cela se traduit aussi par des changements de régimes, qui accélèrent la baisse de consommation de viande (- 12 % en dix ans) et de produits laitiers (- 21 %).
Dans les années 1990, on parlait du goût, de partage, de gourmandise. C’est toujours la priorité pour la moitié de la population. Pour l’autre, il s’agit de « manger sain » : sans additifs, sans produits transformés, bio… Ces critères changent vite. Il y a un an, l’origine locale était la priorité, maintenant c’est le plastique.
Nous n’avons jamais été aussi inquiets de ce que l’on mange. Il y a trente ans, 55 % de Français estimaient que manger représentait des risques, ils sont 78 % aujourd’hui. La peur a augmenté avec les crises de la vache folle dans les années 1990, puis de la viande de cheval (2013).
63 % de ce que nous achetons provient d’un supermarché, contre 70 % il y a trente ans. Nous allons moins dans les grandes surfaces, car nous sommes plus inquiets et les cellules familiales sont moins nombreuses.
Les lieux d’approvisionnement se sont multipliés, avec le retour d’artisans et de petits supermarchés en centre-ville.
BAISSE DES HYPERMARCHÉS