Un monde agricole inquiet
Le monde agricole apparaît coupé en deux, avec une moitié qui se dit plutôt optimiste et l’autre inquiète. Il y a donc des inquiétudes mais elles ne sont pas majoritaires.
Comme la société française, le monde agricole est un archipel avec des îlots de prospérité et d’autres, où les résultats économiques sont beaucoup plus difficiles. D’une filière à l’autre, les points de vue apparaissent très contrastés. Le niveau d’optimisme est même dans certains cas très élevé. C’est le cas des agriculteurs bio ou en cours de conversion qui sont 64 % à se dire optimistes.
C’est le cas aussi en viticulture, en maraîchage, en arboriculture, en horticulture. C’est vrai aussi pour les éleveurs de porcs ou de volailles très présents. Mais il faut rester prudent, une chute des prix et le moral s’en ressent. Il n’y a pas si longtemps, les éleveurs de porcs broyaient du noir.
Les céréaliers, en revanche, connaissent un revirement de situation. Ils ont été les grands bénéficiaires des subventions de la Politique agricole commune et font face aujourd’hui à de nouvelles concurrences (Ndlr : en particulier des pays du bassin de la mer Noire). Il y a quelques années tout leur réussissait mais aujourd ’hui, ils ont le blues.
Finalement , les agriculteurs apparaissent moins éloignés des attentes des consommateurs… Que ça soit sur la santé, le bien-être animal, l’environnement, il n’y a pas de décalage entre la façon dont ils pensent être perçus et ce que disent d’eux les Français. Ils vibrent à l’unisson avec le reste de la société sur les grands enjeux comme le climat ou l’environnement.
Beaucoup vivent mal aussi les attaques médiatiques dont ils sont l’objet et la montée de l’animalisme. Lors des élections européennes, le Parti animaliste a obtenu 2,2 % des voix, doublant ainsi son résultat des législatives. Il est au même niveau que le Parti communiste. Toutefois, dans les grande région d’élevage il reste faible.