De moins en moins de vipères
Si la disparition des oiseaux et celle des insectes font la Une des journaux, en revanche on ne parle pas de la « régression massive » des reptiles (lézards et serpents). Les vipères filent vers l’extinction dans le silence le plus complet.
La vipère, ce n’est ni l’ours, ni l’hirondelle ! Elle est impopulaire, méconnue, alimente des phobies. L’humain pense plus à la détruire qu’à la sauvegarder.
Elle est victime de la transformation de son habitat et la disparition des bocages. Un paysage agricole traditionnel porteur de biodiversité. Et particulièrement adapté aux exigences biologiques des reptiles.
On trouve encore des lézards et des serpents dans les secteurs préservés avec de bonnes densités en haies, des talus et des haies larges. Mais ces habitats deviennent rares. Leur dégradation est aussi associée à la perte des mares agricoles, à l’assèchement des zones humides.
Une seule espèce de vipères se rencontre dans le Sud-Ouest de la France : l’aspic. Sa biologie, exigeante, limite sa capacité d’adaptation.
Peu mobiles, par exemple, les individus ne peuvent fuir un territoire détérioré.
Mais rien n’est perdu dans le bocage pour la biodiversité en général, et pour les reptiles en particulier. Une réhabilitation assez simple des haies peut suffire même si l’on trouvera d’abord des couleuvres à collier, lézards vert, lézards des murailles, orvets… mais pas la vipère trop peu mobile.