Moïse Genover expose trois oeuvres
Vernissage à la Maison des Arts
Devant un large auditoire et en présence de Marie Duffaut adjointe à la culture, notre artiste a expliqué que pour la 1ère fois, à 85 ans il a peint la détresse de l’exil, l’horreur vécue par les réfugiés espagnols. Ses trois tableaux exposés à la Maison des Arts restent empreints de vie humaine, de rêves, d’espoir et de conquêtes. Ses personnages reflètent la sagesse et la force intérieure. Sa palette, alliant les tons froids et chauds, confère à ses peintures réalisme et poésie. Il a relaté son histoire. Avec la chute de Barcelone fin janvier 1939 aux mains de Franco et les bombardements à Figueras, sa famille décide de se rapprocher de la frontière. Moïse 11 ans, sa mère Maria et ses deux soeurs rejoignent La Retirada, Ils apprendront que le père est interné au camp d’Argeles où une relation amicale perpignanaise l’aidera à s’enfuir. Il attend sa famille qu’il retrouvera après 8 ans de séparation. Par crainte de la vie dans les camps, la maman et ses enfants passeront des années à survivre dans leur maison bombardée de Figueras. A l’approche de ses 16 ans, pour éviter le recrutement par l’armée un passeur est payé, Moïse traverse la frontière et retrouve son père à Perpignan. Un an après, Maria et ses deux filles les rejoindront. Passionné de dessins depuis l’enfance, il débute un apprentissage de menuisier et sculpteur sur bois, puis suit des cours de dessin le soir à l’école des Beaux Arts de Perpignan. Il est habile en croquis. Il obtiendra à 19 ans un 1er prix de dessin. Des amitiés avec d’autres réfugiés et des perpignanais vont permettre d’intégrer la famille dans la société. Jeune ouvrier, Moïse travaille auprès des Monuments Historiques de France à la restauration de tableaux anciens, Il peint des décors pour le théâtre. Marié, il s’installe à Paris puis revient à Perpignan en tant qu’artisan ébéniste-sculpteur.