Point final ?
Donald Trump a marqué un point. Et quel point ! En annonçant hier la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi, chef de Daech, le président des États-Unis a rappelé que c’est lui et personne d’autre qui dirige la première puissance militaire mondiale ; et que les honneurs des victoires lui reviennent de droit. Il peut jubiler, Donald Trump, justifiant ainsi par les actes son aversion pour le tralala diplomatique et ses usages convenus. Fidèle à sa communication anticonformiste, c’est sur Twitter qu’il a laconiquement annoncé que « Quelque chose d’énorme vient de se passer ! », en préambule à sa déclaration depuis la Maison blanche.
Samedi soir, alors que le raid des commandos de la Delta force américaine sur les oliveraies du nord d’Idlib venait juste de s’achever, Donald Trump a dégainé un premier tweet avertissant: «Quelque chose d’énorme vient d’arriver!» L’accroche idoine pour confirmer solennellement quelques heures plus tard la fin d’Abou Bakr al-Baghdadi, «le plus grand terroriste du monde, mort comme un rat» dans les décombres de sa cache. Mis en doute par la Russie, ce succès parachève symboliquement l’effondrement géographique et militaire du «califat islamique» instauré en 2014 entre l’Irak et la Syrie. Il est surtout un formidable argument de relance électorale pour un Donald Trump empêtré dans une procédure de destitution et accusé d’avoir abandonné ses alliés en Syrie.