Pas si simple !
Nous avons eu dernièrement chez notre chère amie une discussion sur une question pour laquelle chacun croyait connaître la bonne solution. Et nous sommes tous repartis bien moins sûrs de nous : Mathilde était passée par là !
Nous avons, bien sûr, parlé des élections municipales qui approchent et chacun a vanté les mérites de son «champion». C’est alors que Mathilde s’est désolée de constater, à chaque consultation électorale, l’augmentation du nombre d’abstentions. Charles, notre «extrémiste», a suggéré que les droits accordés à chaque citoyen français devraient être conditionnés - au moins en partie - par sa ponctualité à voter. Ou bien que les personnes qui prenaient la peine d’aller faire leur devoir devraient en être récompensées. D’autres pensent que si le vote s’exerçait sur le lieu de travail, en semaine, il y aurait davantage de participants.
Mathilde, quant à elle, estime qu’aucune femme ne devrait s’abstenir : leur droit de citoyenne est très récent (1945). Beaucoup d’entre elles se sont battues et certaines ont péri pour cela.
« Mais tout cela n’est pas si simple, a poursuivi notre amie. Les abstentionnistes ne sont pas que des irresponsables paresseux qui ne prennent pas la peine de se déplacer de dimanche-là». Ce serait aussi, selon elle, la conséquence de la non comptabilisation des votes blancs. Elle est persuadée que si ce choix était pris en considération - c’est-à-dire celui de tous ceux qui estiment qu’aucun des candidats ne propose de choix de société qui leur convienne - ils seraient beaucoup plus nombreux à se déplacer. Car le troupeau des abstentionnistes est très difficile à définir et à cerner dans ses motivations.