Savoir, comprendre pour ne pas reproduire
Près d’un quart de siècle après, c’était en 1996, que retient-on aujourd’hui de la visite de Jacques Chirac, alors président de la République, à Jérusalem-Est ? Principalement son emportement face aux services de sécurité israéliens un peu trop prévenants et envahissants à ses côtés. Dans un anglais parfait, le chef de l’État avait alors menacé de regagner son avion ex abrupto, « go home ! » direct. On ne sait pas encore ce que l’on retiendra dans vingt-cinq ans de la visite d’Emmanuel Macron hier à Jérusalem, mais il y a sans doute fort à parier que la séquence de l’agacement – là aussi dans un anglais parfaitement maitrisé – du président de la République face aux agents de sécurité à l’entrée du domaine national de Sainte-Anne, , reconnue comme un territoire français, passera au rang de la postérité médiatique.
Car si de l’extérieur, l’affaire peut paraître anecdotique. Elle tient en fait d’un symbole, celui d’une armée israélienne qui n’hésite pas à faire fi de toutes les règles internationales dès lors qu’il s’agit d’intervenir dans les territoires arabes dont fait partie le quartier Est de Jérusalem. « Nier l’existence de l’État d’Israël est une forme contemporaine d’antisémitisme », a affirmé Emmanuel Macron au premier jour de sa visite. Ce jeudi, au mémorial de Yad Vashem, le chef de l’État a réaffirmé l’engagement de la nation à lutter contre l’antisémitisme sous toutes ses formes.
Emmanuel Macron, favorable à une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, demeure un président français traditionnel.