Relativiser
Ils sont nombreux à nous expliquer comment ils peindraient en rose notre avenir, à condition que nous nous en remettions entièrement à eux. Je parle des candidats aux élections municipales.
Pourtant, aucun être humain n’est capable de cela. Même Dieu, s’il existe, dans sa grande sagesse ne le ferait pas. Ce serait la fin de notre liberté.
Oui, il y a la crise. Oui, les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres. Oui des solutions «techniques» existent sûrement et chaque bord propose les siennes. Or il y a, dans la vie, des paramètres qui sont le lot commun à tous et contre lesquels on est impuissants. Tout le monde y passe à un moment ou à un autre de son existence : l’échec (examen, chômage, divorce), la souffrance (maladie, accident, abandon, deuil), la malveillance (médisance, trahison) et nous dépensons énormément d’énergie et d’argent à vouloir réussir à tout prix, à conjurer la maladie, à faire en sorte que tout le monde nous aime, à vouloir maîtriser ce qui nous échappe.
Pour conclure provisoirement sur ce vaste sujet, je propose cette citation prononcée par un théologien protestant américain Reinhold Neibuhr, mais également attribuée à d’autres prédécesseurs illustres (Boèce et Saint François d’Assise). «Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter ce qui ne peut être changé, le courage de modifier ce qui peut l’être, et la clairvoyance de faire la différence entre les deux».